Commentprendre du temps pour soi-mĂȘme ? Ce qu’il faut faire, c’est de s’arrĂȘter un instant et de se recentrer sur soi. Pour cela, la mĂ©ditation en pleine conscience, la lecture inspirante, les exercices de respiration peuvent aider. Ce qui est important, c’est de vous couper du stress et de faire quelque chose qui vous fait plaisir.
Revue "Tendrel" Retrouvez sur cette page des enseignements parus dans la revue "Tendrel" Ă©ditĂ©e par Dhagpo Kagyu Ling jusqu'en 2002. Se comprendre soi-mĂȘme et s’ouvrir aux autres JigmĂ© RinpochĂ© Il y a de nombreuses façons d'aller Ă  la rencontre de nous-mĂȘmes et de dĂ©couvrir qui nous sommes; dans le dharma, il y a aussi diffĂ©rents buts et diffĂ©rentes motivations. Pour trouver le chemin qui sera le nĂŽtre, la premiĂšre Ă©tape nĂ©cessaire sera de fonder la comprĂ©hension de notre esprit sur l'enseignement du Bouddha afin d'avoir une vision claire de nous-mĂȘmes et des autres. Pour relier cet enseignement avec ce que nous sommes et notre activitĂ© quotidienne, nous commençons par l'Ă©tude et la rĂ©flexion. Notre projet est de vivre selon les rĂšgles du monde puis d'intĂ©grer une vie spirituelle Ă  travers une pratique concrĂšte. Pour cela il est nĂ©cessaire de savoir oĂč nous en sommes, quelle direction nous devons prendre et quel est le fruit attendu sur cette voie. Une fois que nous sommes clairs sur notre situation, notre destination et le sens de ce projet, nous pouvons nous engager concrĂštement sur la voie spirituelle. Le dĂ©sir d'une vie spirituelle S'il est un terme qu'il nous faut clarifier, c'est justement celui de "spiritualitĂ©". Il est clair que notre souhait est de suivre une voie spirituelle, mais chacun de nous a sa version de ce qu'est le chemin spirituel. Si nous y rĂ©f1Ă©chissons, nous sommes confrontĂ©s Ă  quelque chose de trĂšs vaste et il peut en rĂ©sulter de la confusion car il n'est pas facile de cerner une telle notion. La question qu'il est nĂ©cessaire de se poser est "Pourquoi voudrais-je que ma vie soit spirituelle ?" La rĂ©ponse va d'abord ĂȘtre individuelle, dĂ©duite de notre expĂ©rience passĂ©e et de notre situation actuelle. Cette situation est telle que si nous laissons l'ignorance en l'Ă©tat, il n'y a pas de raison qu'elle s'arrĂȘte et que nous nous en libĂ©rions naturellement. Tant que l'esprit est dans l'ignorance, nous vivons une expĂ©rience de souffrance et d'insatisfaction et c'est ce qui va faire naĂźtre en nous le dĂ©sir de sortir de cette ignorance. Nous pratiquons une voie spirituelle pour nous libĂ©rer de l'ignorance car nous voulons arrĂȘter l'expĂ©rience de la souffrance. VoilĂ  le but du chemin "se libĂ©rer de l'ignorance pour dissiper la souffrance". Ensuite, d'autres interrogations s'Ă©lĂšvent "que veut dire se libĂ©rer, et du reste, qu'est-ce que l'ignorance ?" Il est nĂ©cessaire de se poser ces questions car dĂšs l'instant oĂč nous aurons une vision d'ensemble de la voie, nous aurons des raisons justes de la parcourir. Sinon, nous restons sur une version personnelle de la spiritualitĂ©. Si on ne se libĂšre pas de l'ignorance, on reste dans le samsara. Cela signifie que si nous espĂ©rons rĂ©aliser un but ordinaire, nous obtiendrons un bienfait immĂ©diat, mais tĂŽt ou tard, nous retournerons Ă  notre situation d'origine. Quels que soient les buts ordinaires que nous souhaitons atteindre, nous n'avançons pas rĂ©ellement et nous restons finalement dans la confusion. La pratique du dharma nous permet au contraire d'aller au-delĂ  de ce cercle vicieux pour ne pas, Ă  chaque fois, revenir Ă  la case dĂ©part. L'approche du dharma Nous devons partir de nous-mĂȘmes et de notre situation. Le problĂšme, quand nous abordons le dharma, c'est que nous sommes en permanence en train de catĂ©goriser et de ne voir qu'une partie, qu'un seul aspect des choses. Par exemple, quand nous voyons tel pratiquant heureux, nous apprĂ©cions le bouddhisme, par contre, si nous rencontrons un pratiquant dĂ©primĂ© qui dĂ©laisse sa pratique, notre impression n'est pas bonne. Nous approchons les choses uniquement Ă  partir de certains aspects, Ă  partir des apparences. Nous ne sommes pas trĂšs clairs car nos buts Sont toujours Ă  court terme, temporaires et relatifs. Nous entendons parler de la compassion, de la sagesse et de la mĂ©ditation et quand nous pratiquons, nous nous sentons un peu mieux, les problĂšmes se rĂ©solvent et nous sommes contents. Nous sommes heureux de pratiquer le dharma mais en mĂȘme temps, nous n'en voyons pas les enjeux rĂ©els, de mĂȘme que nous souhaitons ĂȘtre en bonne santĂ©, mais nous mangeons n'importe quoi. Notre attention aux choses est occasionnelle si nous voulions ĂȘtre vraiment stricts, vraiment cohĂ©rents avec ce que nous voulons, ce serait beaucoup plus difficile. Si nous ne comprenons pas le sens essentiel du dharma, nous allons apprĂ©cier le dharma mais nous n'allons pas vraiment nous y investir de façon juste et il n'en rĂ©sultera rien. Dans un premier temps, il est donc nĂ©cessaire de nous observer au quotidien, de commencer Ă  prendre conscience de nos actes, de nos paroles, de nos pensĂ©es et de la maniĂšre dont nous rentrons en relation avec les diffĂ©rentes situations. Demandons-nous ce que nous voulons faire de tout cela avant mĂȘme de vouloir accomplir ou transformer quoi que ce soit. Essayons de voir comment nous fonctionnons Ă  l'intĂ©rieur de nous-mĂȘmes et quelles sont nos motivations rĂ©elles, ce qui nous permettra de trouver une rĂ©ponse de l'intĂ©rieur. Si nous plaquons sur nos questions une rĂ©ponse venant de l'extĂ©rieur, cela gĂ©nĂ©rera de la confusion. Comprendre le sens du dharma Nous sommes animĂ©s par de nombreuses tendances, ce qui fait s'Ă©lever en nous des questions. Lorsque nous lisons ou nous Ă©coutons un enseignement, nous sommes d'accord avec les instructions, la vision et les mĂ©thodes proposĂ©es. Mais aurons-nous le temps de les mettre en pratique ? Peut-ĂȘtre que nous avons trop Ă  faire ou peut-ĂȘtre nous en sentons-nous incapables ? Dans l'approche de l'enseignement, il y a toujours trois Ă©tapes l'Ă©coute de l'enseignement, la rĂ©flexion sur l'enseignement et la mise en pratique de la mĂ©ditation. La deuxiĂšme phase, la rĂ©flexion, n'est pas facile. Au-delĂ  du sens apparent et littĂ©ral qui est aisĂ© Ă  comprendre, il y a un sens profond dans le dharma qui est difficile Ă  atteindre et Ă  intĂ©grer. Il est important de se demander, Ă  la lumiĂšre du dharma, quelles causes Vont amener quelles circonstances. Si nous rĂ©flĂ©chissons de cette façon, les doutes et les incertitudes Vont se dissiper progressivement. Pour induire ce processus de clarification sur nous- mĂȘmes et sur ce que nous vivons, il est prĂ©fĂ©rable de frĂ©quenter la sangha, la communautĂ© des pratiquants et des guides sur la voie. Cette communautĂ© est essentielle parce qu'elle nous permet de communiquer, d'Ă©changer, d'argumenter et d'Ă©clairer notre expĂ©rience Ă  partir de l'expĂ©rience des autres. Ainsi nous clarifions nos idĂ©es, notre vision des choses, et nous enrichissons notre comprĂ©hension. La pratique du dharma, la mise en Ɠuvre des enseignements, et la rencontre avec la sangha, cet Ă©change avec les autres pratiquants, tout cela va nous amener Ă  voir beaucoup plus clairement ce que nous sommes. L'enseignement du Bouddha est lĂ  pour nous aider Ă  nous comprendre nous-mĂȘmes afin de mieux comprendre les autres. Mais si nous mettons l'enseignement en pratique sans vraiment faire le dĂ©tour de la rĂ©flexion, nous allons rencontrer des difficultĂ©s pour trouver un sens vĂ©ritable Ă  cette dĂ©marche. Pour certains, le sens est compris directement et pour d'autres, il est nĂ©cessaire de rĂ©flĂ©chir plus longuement. Cependant, il convient d'ĂȘtre attentifs car les approches plus Ă©laborĂ©es intellectuellement peuvent avoir un attrait distrayant et ĂȘtre en fait une perte de temps. Du point de vue de la mise en Ɠuvre concrĂšte de l'enseignement, il est important d'aller Ă  l'essentiel, et l'essentiel est simple. Il ne faut pas confondre complication et profondeur, sophistication et profondeur. Parfois, les instructions nous paraissent trop simples, nous ne sommes pas vraiment attentifs, nous les oublions ou nous ne les mettrons pas en pratique. Pour que le dharma ait un sens pour nous, il faut toujours le comprendre par rapport Ă  nous-mĂȘmes et Ă  notre propre expĂ©rience. Il est donc nĂ©cessaire de nous comprendre nous-mĂȘmes. Souvent, nous perdons le sens Ă  cause d'une forme de lassitude. La premiĂšre fois que nous Ă©coutons le dharma, nous sommes Ă©tonnĂ©s, secouĂ©s mĂȘme et nous sommes dĂ©cidĂ©s Ă  le mettre en Ɠuvre. Puis nous réécoutons les enseignements et finalement, nous comprenons que c'est toujours la mĂȘme chose qui est rĂ©pĂ©tĂ©e. Ce sont toujours les mĂȘmes instructions qui sont donnĂ©es et, progressivement, nous nous y habituons et nous oublions le sens rĂ©el de notre dĂ©marche. C'est pour cela que parfois nous commençons Ă  chercher des approches plus sophistiquĂ©es car elles suscitent en nous un regain d'intĂ©rĂȘt. Mais dans ce processus, nous perdons l'intĂ©rĂȘt pour l'essentiel. Pour nous comprendre nous-mĂȘmes, il ne s'agit pas d'obĂ©ir Ă  des obligations et Ă  des interdits mais plutĂŽt de nous inspirer des grands lamas. Si nous lisons les biographies de ces lamas, nous comprenons qu'au dĂ©but ils sont comme nous, ils ont Ă©coutĂ© le dharma puis ils l'ont mis en pratique. Il est important de suivre leur exemple et de conserver ce souhait naturel de parcourir la mĂȘme voie, car ces maĂźtres sont une source d'inspiration qui nous montre la voie juste. Garder le sens du dharma Parmi les enseignements, il yen a un Ă  propos de la prĂ©cieuse existence humaine. Nous avons une prĂ©cieuse existence humaine ce n'est pas une idĂ©e, c'est quelque chose de sĂ©rieux, d'essentiel mĂȘme. Elle est prĂ©cieuse dans le sens oĂč nous avons, maintenant, la capacitĂ© et les circonstances pour aller Ă  l'essentiel, pour accomplir ce qui est important dans cette vie. Lorsque le corps s'Ă©teint, l'esprit continue son voyage et rien ne va arrĂȘter l'esprit; par contre, les conditions favorables pour atteindre l'Ă©veil durant ce voyage ne sont qu'occasionnelles. Une vie, cela ne dure pas si longtemps et le temps passe plus vite que nous le pensons. Cette vie-ci est importante, mais les vies suivantes le sont aussi. C'est une vue Ă  plus long terme qui demande un peu de rĂ©flexion. Acceptons cette perspective plus vaste pour comprendre notre condition actuelle. Se prĂ©occuper des vies suivantes peut paraĂźtre Ă©goĂŻste mais c'est en fait une dĂ©marche trĂšs pragmatique. C'est nous qui gĂ©nĂ©rons ce que nous vivrons aprĂšs, c'est nous qui allons crĂ©er nos vies futures Ă  partir de ce que nous sommes en train de faire et de la vision que nous dĂ©veloppons maintenant. Soyons concrets et pragmatiques et voyons quelles sont nos peurs par rapport Ă  l'avenir. Commençons par avoir de la compassion et de la bienveillance envers nous-mĂȘmes. Prenant conscience de cela, notre vision va changer et nous allons agir autrement. Nous allons essayer d'utiliser ce que nous vivons maintenant de façon Ă  ĂȘtre bienfaisants pour les autres et pour nous-mĂȘmes. Nous allons faire de notre mieux pour Ă©viter les actes qui engendrent de la souffrance et tout mettre en oeuvre pour dissiper la confusion. En d'autres termes, nous n'allons pas nous laisser piĂ©ger par l'ignorance et nous deviendrons de moins en moins dĂ©pendants du karma. Si nous allons au-delĂ  des tendances dues au karma, notre action sera de plus en plus juste. Une action juste, dans le dharma, c'est une action qui prĂ©pare l'Ă©tape suivante. C'est une action qui n'est pas faite simplement pour elle-mĂȘme, mais qui est faite dans la perspective de crĂ©er quelque chose de bĂ©nĂ©fique pour nous et pour les autres. Avec cette comprĂ©hension-lĂ , les complications que nous rencontrons au quotidien nous perturbent beaucoup moins. Etant moins perturbĂ©, l'esprit est plus libre et plus disponible. Cette existence est prĂ©cieuse dans le sens oĂč nous avons le choix de la direction que nous voulons prendre. Ce choix va se faire sur la base de notre comprĂ©hension de ce qui est important. C'est pour cela que le point de dĂ©part de la pratique du dharma consiste Ă  mĂ©diter sur la prĂ©cieuse existence humaine, sinon nous restons dans une approche superficielle. Approfondir le sens du dharma Dans l'Ă©tat intermĂ©diaire, aprĂšs le moment de la mort, l'expĂ©rience est complĂštement solitaire; nous sommes seuls, dans la confusion et il n 'y a personne pour nous aider. C'est pour cela que les grands maĂźtres du passĂ© nous ont expliquĂ© combien il est important de nous connaĂźtre nous-mĂȘmes et d'apprĂ©hender le chemin par nous-mĂȘmes. Nous serons toujours aussi seuls, mais c'est une solitude assumĂ©e qui nous permettra de continuer le chemin de façon moins confuse. Ensuite, si nous agissons nĂ©gativement, nous gĂ©nĂ©rons des causes de souffrance c'est un processus parfois difficile Ă  percevoir. MĂȘme si nous sommes d'accord avec l'enseignement, nous ne sommes pas lucides au point d'ĂȘtre constamment conscients de ce qui se passe. Par exemple, les vaches sont malades et il faut faire attention Ă  la viande que nous mangeons si nous ne voulons pas devenir malades nous aussi. Nous faisons bien le lien entre la maladie de la vache et la viande et nous pouvons dĂ©cider d'arrĂȘter d'en manger. Dans de telles circonstances, nous sommes lucides sur le lien entre la cause et l'effet. Cependant, alors que nous pensons qu'il faut faire attention Ă  ne pas produire de karma nĂ©gatif pour Ă©viter de gĂ©nĂ©rer de la souffrance, nous n'arrĂȘtons pas pour autant d'agir nĂ©gativement car nous n'avons pas encore intĂ©grĂ© le lien entre la cause et l'effet. La seule façon d'intĂ©grer la connexion entre ce que nous expĂ©rimentons et la cause créée antĂ©rieurement, est d'approfondir encore le sens de l'enseignement en y rĂ©flĂ©chissant. De mĂȘme, ce n'est pas facile de dĂ©finir ce qu'est une action positive. Observant le type d'actions que nous exprimons Ă  travers le corps, la parole et l'esprit, nous allons ĂȘtre de plus en plus sincĂšres. Le samsara n'est pas quelque chose d'extĂ©rieur Ă  nous-mĂȘmes, il est en nous. C'est nous qui le gĂ©nĂ©rons Ă  travers nos actions et si nous ne sommes pas conscients de ce qu'est le cycle des existences, nous ne pourrons pas nous en libĂ©rer. Nous pourrions utiliser le dharma pour amĂ©nager notre vie dans le samsara chaque fois que se prĂ©sente une difficultĂ© ou un problĂšme, alors que si nous prenons conscience du type d'actions que nous accomplissons, nous devenons de plus en plus clairs, lucides et sincĂšres sur nous-mĂȘmes et nos choix. C'est ce qu'ont fait les grands bodhisattvas. Ils ont Ă©tĂ© conscients des effets de leurs actions et ont transformĂ© leur attitude. Cette sincĂ©ritĂ© va nous amener Ă  nous ouvrir aux autres. Conscients du fonctionnement du samsara, nous reconnaissons la situation de l'autre, comment est produite la souffrance de l'autre la bienveillance s'Ă©lĂšve naturellement et une attitude d'amour et de compassion prend place dans l'esprit. L'Ă©tat d'esprit juste est fondĂ© sur la comprĂ©hension de notre propre situation et elle se dĂ©veloppe avec la vigilance. Si nous voulons nous libĂ©rer de la confusion, il est nĂ©cessaire de dĂ©velopper cette comprĂ©hension de nous-mĂȘmes qui induit une rĂ©elle bienveillance, sinon nous allons tourner en rond dans le samsara. Avec le dĂ©veloppement de la compassion, il est beaucoup plus aisĂ© de rencontrer nos Ă©motions et de les utiliser sur le chemin. De plus, au-delĂ  des Ă©motions, la compassion nous permet de dissiper l'ignorance et de mieux comprendre sa nature. Par exemple, du point de vue de la valeur, il y a une diffĂ©rence entre l'humain et l'animal. Mais du point de vue de l'expĂ©rience personnelle, il n'y a pas de diffĂ©rence entre les deux l'expĂ©rience de la souffrance est la mĂȘme.
SoimĂȘme comme un autre : l’ipsĂ©itĂ© est impossible sans l’invariant de l’identitĂ©, mais l’identitĂ© prend sens par la singularitĂ© affirmĂ©e de l’ipsĂ©itĂ©. Les dix Ă©tudes qui composent cet ouvrage sont une rĂ©flexion sur le sens et le destin des philosophies du sujet. Paul RicƓur (1913-2005) Auteur d’une Ɠuvre considĂ©rable
par Rachel Horton White Beaucoup d’entre nous traversent des hauts et des bas ces jours-ci. Nous expĂ©rimentons les joies d’ĂȘtre Ă  l’extĂ©rieur et de s’imprĂ©gner des cadeaux de la Terre, et puis nous ressentons l’énergie lourde du collectif. Nous purgeons les ombres de la matrice 3D, en nous-mĂȘmes et en tant que race humaine, au milieu d’une lumiĂšre massive qui nous Ă©claire. Il nous est demandĂ© de continuer Ă  ancrer la lumiĂšre, de faire preuve de patience, d’éliminer l’ego. Cette pĂ©riode est un moment puissant pour recevoir des activations de codes de lumiĂšre. Mais parfois, nous avons l’impression que cela ne fonctionne pas, ou que tous ces trucs spirituels sont un tas de bĂȘtises qui ne fonctionnent pas. Puis, nous nous rappelons ce que nous ressentons. Nous ne saurons peut-ĂȘtre jamais ce qui est vraiment vrai ou ce qui est vraiment rĂ©el, mais nous le savons lorsque nous ressentons une rĂ©sonance dans notre cƓur. Ce qui compte, c’est ce que nous ressentons dans notre cƓur. C’est un souvenir de notre Ăąme, de nombreuses vies passĂ©es. Nous arrivons dans chaque vie, grĂące Ă  la loi divine de l’amnĂ©sie, sans aucun souvenir de notre mission, ni des leçons que nous nous sommes fixĂ©s d’apprendre dans cette vie. En fait, l’expĂ©rience de la vie, de chaque situation dans laquelle nous nous trouvons, est la façon dont nous dĂ©couvrons la boĂźte aux trĂ©sors qui se trouve Ă  l’intĂ©rieur. MalgrĂ© tout, dans un monde oĂč il faut payer les factures, mettre de la nourriture sur la table et se loger, nous nous demandons si nous allons vraiment vers la Nouvelle Terre. Le monde 3D est toujours lĂ  pour nous enseigner, et nous nous dĂ©plaçons toujours entre les rĂ©alitĂ©s. Nous ne sommes pas encore en 5D. Cela peut ĂȘtre dĂ©routant et ces Ă©motions mĂ©langĂ©es peuvent conduire Ă  la frustration et Ă  l’irritabilitĂ©, mĂȘme envers ceux avec qui nous sommes spirituellement alignĂ©s. Nous nous demandons ce qui est vraiment rĂ©el. Sommes-nous vraiment en train d’atteindre des Ă©tats de conscience supĂ©rieure ou tout cela n’était-il qu’un mensonge ? Comment faisons-nous rĂ©ellement cela ? Rappelez-vous qu’il existe de nombreuses illusions. Il est presque impossible de savoir ce qui est vrai ou rĂ©el en se basant sur ce que nous entendons dans les mĂ©dias. Il existe un programme trĂšs astucieux pour nous tromper, alors prenez ce que vous entendez dans le courant dominant, mĂȘme dans les thĂ©ories de la conspiration », avec un grain de sel ! Je fonctionne selon la rĂšgle des 80-20
 80 % de vĂ©rité  20 % de contre-vĂ©ritĂ©. Ou vice-versa. Faites confiance Ă  ce qui vous semble juste et qui est basĂ© sur l’amour, pas sur la peur. Si vous avez peur, mĂȘme s’il y a une part de vĂ©ritĂ© dans ce que vous entendez, il n’est pas dans votre intĂ©rĂȘt de vous concentrer sur cette information. Voici quelque chose qui peut vous aider Ă  vous aligner sur le plan de votre futur moi le plus Ă©levĂ© Se dĂ©tacher de ce que l’on recherche peut ĂȘtre difficile. Pourtant, c’est une partie importante de l’alchimie de la co-crĂ©ation. AprĂšs avoir co-créé la vision de votre futur Soi idĂ©al, essayez de trouver un lieu de satisfaction pour votre vie actuelle. Si vous pouvez accepter votre vie telle qu’elle est actuellement et en Ă©prouver de la gratitude, mĂȘme si vous souhaitez un avenir diffĂ©rent, vous pouvez vivre dans une vibration Ă©levĂ©e. Concentrez-vous sur la gratitude pour les bonnes choses dĂ©jĂ  prĂ©sentes dans votre vie. Soyez reconnaissant pour les petites choses comme un corps fort, un esprit sain et une maison chaleureuse. Restez dans l’état d’esprit suivant J’aimerais que cela se produise, mais si ce n’est pas le cas, je vais me concentrer sur les moments heureux de ma vie actuelle telle qu’elle est. » Un moyen facile de crĂ©er la vibration du recevoir » est d’écrire au moins trois choses pour lesquelles vous ĂȘtes reconnaissant chaque matin et chaque soir. Bien sĂ»r, vous pouvez aussi simplement penser Ă  ce dont vous ĂȘtes reconnaissant, mais lorsque nous Ă©crivons des choses, notre esprit voit des mots sur le papier et commence Ă  croire qu’ils sont rĂ©els. Avec la gratitude et les Ă©motions Ă  haute vibration, votre attention se portera, au fil du temps, sur ce qui est bon dans votre vie. Dans le processus d’action et d’ajustement de vos actions pour vous aligner sur le flux, votre niveau vibratoire peut devenir suffisamment Ă©levĂ© pour correspondre Ă  celui de la vibration de votre Soi futur. Lorsque votre cƓur s’ouvre Ă  la gratitude, il s’ouvre Ă©galement pour s’aligner sur votre vision. Avec votre intuition qui vous guide le long du chemin, votre vie commence Ă  se dĂ©rouler devant vos yeux ! Une autre façon de co-crĂ©er notre Soi Futur est Ă  travers la lentille de la guidance Divine. Lorsque nous demandons aux anges et aux guides de nous aider, ils rĂ©pondent en nous envoyant des idĂ©es, des opportunitĂ©s et des personnes. En attendant, remarquez ce qui semble se mettre sur votre chemin. Y a-t-il une pensĂ©e ou une idĂ©e qui vous revient sans cesse souvent par l’intermĂ©diaire d’une autre personne ? Je crois que l’Esprit nous parle par trois. Si j’entends la mĂȘme recommandation de livre, ou le nom de quelqu’un que je devrais rencontrer, Ă  plusieurs endroits diffĂ©rents, alors je sais que mes guides divins essaient de s’adresser Ă  moi. L’univers ne nous apporte pas toujours ce que nous cherchons de la maniĂšre dont nous l’attendons et dans le dĂ©lai que nous souhaitons ! Les choses peuvent changer, en fonction du timing, du libre arbitre des autres et de l’évolution de nos propres dĂ©sirs. Lorsque nous puisons dans l’énergie de la co-crĂ©ation et des lois divines, nous commençons Ă  travailler avec des forces magiques. Cette magie consiste Ă  permettre, plutĂŽt qu’à forcer. Parfois, nous pensons que si nous essayons plus fort ou si nous travaillons plus, alors nous pourrons faire en sorte que cela fonctionne ce qui est une approche du cerveau gauche. En fait, c’est le contraire qui est vrai. Si nous permettons Ă  la volontĂ© divine d’agir comme elle le fait, nous pouvons apprendre Ă  faire confiance au fait que notre commande dans le restaurant de l’univers est en train d’ĂȘtre prĂ©parĂ©. Finalement, nous commençons Ă  comprendre que les cadeaux divins qui nous entourent sont vraiment les nĂŽtres pour en faire l’expĂ©rience et les gĂ©nĂ©rer en tant que co-crĂ©ateurs. En Ă©liminant les pensĂ©es nĂ©gatives de l’ego dans notre esprit, nous apprenons Ă  explorer, Ă  expĂ©rimenter et Ă  prendre des risques, notamment en allant vers les autres. Nous jetons nos filets au loin, pour voir ce que nous pouvons attraper, encore et encore. Puis, un jour, au moment oĂč nous nous y attendons le moins, nous nous apercevons que nous sommes devenus notre futur moi. Nous faisons le travail, en nettoyant les schĂ©mas ancestraux et aussi ceux de nombreuses vies passĂ©es. Le monde que nous crĂ©ons, en tant que montreurs de chemins, sera un Ăąge d’or de pur amour. Ensemble, nous rassemblons les outils qui nous aideront Ă  apprendre, et ensuite Ă  enseigner aux autres, comment ĂȘtre dans cette rĂ©alitĂ©. Avec chaque action que nous entreprenons et avec l’intention d’ĂȘtre dans une vibration d’amour et de guĂ©rison, en Ă©liminant nos vieilles ombres, beaucoup d’entre nous se dĂ©placent dĂ©jĂ  dans cette façon d’ĂȘtre. Continuez Ă  faire confiance, Ă  apporter de la lumiĂšre, Ă  Ă©liminer l’ego et Ă  permettre au monde 5D de se dĂ©ployer dans votre rĂ©alitĂ© personnelle. **Par Rachel Horton White English version Traduit et partagĂ© par la Presse Galactique 20,265 MarieBĂ©rubĂ© propose ici de concrĂ©tiser des façons de faire et d’agir pour dĂ©velopper des attitudes allant dans le sens de l’estime de soi-mĂȘme et d'une attitude plus constructive Ă  l’égard de soi. Un simple exercice d'estime de vous-mĂȘme avec votre miroir. L'estime de soi constitue un facteur important de protection en santĂ© 15 Le cabinet de rĂ©flexion en franc-maçonnerie symbolisme. Comment interprĂ©ter les objets et les inscriptions prĂ©sentes dans le cabinet de rĂ©flexion ? Quelle est la signification de ce lieu ? Voici une planche au 1er degrĂ©. La cabinet de rĂ©flexion est le théùtre de l’épreuve de la Terre, premiĂšre Ă©preuve que le nĂ©ophyte doit subir avant d’ĂȘtre introduit en loge pour y ĂȘtre initiĂ© franc-maçon. Le cabinet de rĂ©flexion est une petite piĂšce souterraine, faiblement Ă©clairĂ©e, dont les murs noirs laissent apparaĂźtre entre autres l’inscription VITRIOL en lettres d’argent. Le cabinet est meublĂ© d’un siĂšge et d’une petite table sur laquelle sont disposĂ©s une bougie allumĂ©e, un crĂąne, un miroir, du pain, une cruche d’eau, ainsi que trois rĂ©cipients contenant soufre, mercure et sel. Le futur initiĂ© passera un long moment dans ce lieu sombre et inhospitalier, au cours du duquel il rĂ©digera son testament philosophique. Le rituel du 1er degrĂ© du REAA Rite Écossais Ancien et AcceptĂ© Ă©nonce Maintenant, vous allez ĂȘtre abandonnĂ© Ă  vous-mĂȘme, dans la solitude, le silence et avec cette faible lumiĂšre. Les objets et images qui s’offrent Ă  vos regards ont un sens symbolique et vous inciteront Ă  la mĂ©ditation. Vous allez rĂ©diger votre testament, en donnant votre rĂ©ponse Ă©crite aux questions qui sont posĂ©es sur la feuille que voici et en formulant Ă  la suite vos derniĂšres volontĂ©s. » Une fois son testament rĂ©digĂ©, le nĂ©ophyte sera prĂ©parĂ© pour ĂȘtre conduit en loge yeux bandĂ©s, une corde au cou pouvant symboliser l’attachement Ă  la matiĂšre, le bras gauche, le sein gauche et le genou droit dĂ©couverts, le pied gauche en pantoufle. Cette tenue Ă©voque celle du bagnard Ă  l’approche de son exĂ©cution. Cette mort symbolique annonce une transformation, une renaissance rendue possible par l’épreuve elle-mĂȘme. Entrons dans le symbolisme du cabinet de rĂ©flexion en franc-maçonnerie. Remarque le cabinet de rĂ©flexion Ă©voque aussi l’allĂ©gorie de la caverne de Platon. Le cabinet de rĂ©flexion maçonnique les objets et leur signification. Le cabinet de rĂ©flexion est avant tout un lieu de rĂ©flexion et de mĂ©ditation. Les diffĂ©rents objets symboliques qui s’y trouvent doivent amener le nĂ©ophyte Ă  s’interroger sur lui-mĂȘme et sur la raison de sa prĂ©sence au monde. Il s’agit d’un vĂ©ritable questionnement mĂ©taphysique. Au Rite Écossais Ancien et AcceptĂ©, le testament consiste Ă  rĂ©pondre Ă  quatre questions Quel est votre but en entrant en franc-maçonnerie ? Quels sont les devoirs de l’homme envers l’HumanitĂ© et la Patrie ? Quels sont les devoirs de l’homme envers lui-mĂȘme ? Si vous Ă©tiez Ă  l’heure de la mort, quel serait votre testament philosophique ? D’autre part, les objets prĂ©sents dans le cabinet de rĂ©flexion sont les suivants objets reprĂ©sentant la nature physique la cruche d’eau et le pain, objets reprĂ©sentant le temps le sablier, la faux, le crĂąne, objets reprĂ©sentant la connaissance de soi le miroir, le testament Ă  complĂ©ter, objets reprĂ©sentant la lumiĂšre la bougie, le coq, ce dernier Ă©tant accompagnĂ© des mots Vigilance et PersĂ©vĂ©rance », objets de nature alchimique sel, soufre et mercure. Tentons d’approcher le symbolisme de ces diffĂ©rents objets. La cruche d’eau et le pain. L’eau et le pain constituent la nourriture des ascĂštes et des prisonniers. Le pain Ă©voque la vie Ă  travers le symbolisme du grain de blĂ©, dont la mort en terre annonce un relĂšvement futur sous les effets combinĂ©s de l’eau, de l’air et du feu solaire. Le pain est aussi le corps du Christ un corps pur, livrĂ© aux hommes mais dĂ©livrĂ© du mal, L’eau Ă©voque elle-aussi la vie. Elle alchimie, l’eau reprĂ©sente l’ñme changeante, tantĂŽt attirĂ©e vers le bas la terre ou vers le haut le feu. Le sablier, la faux et le crĂąne. Nous avons ici les symboles du temps qui passe et de la mort physique, invitant Ă  l’humilitĂ© mais aussi Ă  la transformation spirituelle. Ces objets peuvent provoquer l’effroi, ou au contraire le rappel conscient et apaisĂ© de notre condition profonde nous ne so

Compterendu de la recherche pour ACTION FAITE DE SOI MEME SANS REFLEXION. Lors de la rĂ©solution d'une grille de mots-flĂ©chĂ©s, la dĂ©finition ACTION FAITE DE SOI MEME SANS REFLEXION a Ă©tĂ© rencontrĂ©e. Qu'elles peuvent ĂȘtre les solutions possibles ? Un total de 21 rĂ©sultats a Ă©tĂ© affichĂ©. Les rĂ©ponses sont rĂ©parties de la façon suivante : 1 solutions exactes; 0

Cours du 18 mars 05 Qu’est-ce que le plaisir ? Le plaisir concerne l’existence, dans son irrĂ©ductibilitĂ© il s’éprouve. Mais cela ne suffit pas comme pour la douleur, sa question est celle d’une insistance. Car si la douleur reste au-delĂ  du savoir, elle le fait pour elle-mĂȘme c’est-Ă -dire pour rien, dans la nĂ©cessitĂ© que le sensible est pour lui-mĂȘme. Il en est de mĂȘme du plaisir, qui n’est pas plus qu’elle connaissance ni l’estimation du plaisant ; de sorte qu’on ne pensera leur distinction la douleur est un mal, le plaisir est un bien qu’à reconnaĂźtre d’abord, sous le nom d’insistance, une premiĂšre communautĂ© d’essence. Qu’est-ce en somme qu’une insistance distinguĂ©e ? telle est formellement la question Ă  laquelle nous devons rĂ©pondre pour penser le plaisir. En quoi le plaisir est-il un bien ? La notion du bien est celle de la finalitĂ©, Ă©videmment, mais c’est aussi celle de la reprĂ©sentation. C’est d’ailleurs la dĂ©finition du bien moral, qu’il soit identique Ă  la reprĂ©sentabilitĂ© de son sujet. On parle de bien quand la nĂ©cessitĂ© qu’un vivant est pour lui-mĂȘme se rĂ©alise, et il le fait Ă  travers un moyen oĂč il se reprĂ©sente. Dire que le plaisir est un bien, c’est dire d’une part qu’il rĂ©pond Ă  la nĂ©cessitĂ© que le sujet du monde est pour lui-mĂȘme – le plaisir sera donc le principe du service des biens – et d’autre part qu’il le fait Ă  chaque fois Ă  travers des rĂ©alitĂ©s oĂč il se reprĂ©sente comme ayant Ă  s’accomplir. Sous le terme de bien, c’est donc la corrĂ©lation de la finalitĂ© et de la reprĂ©sentation qu’on entend, et c’est de cette corrĂ©lation qu’il s’agit dans le principe dit de plaisir, dont on peut dire qu’il dĂ©finit le monde comme structure. Comme finalitĂ©, la nĂ©cessitĂ© qui dĂ©finit le bien ce qui doit ĂȘtre » est identique Ă  la reconnaissance d’une valeur qui fasse horizon et par lĂ  constitue en monde » son champ d’ouverture. C’est le mĂȘme de dire que tout vivant est pour lui-mĂȘme sa propre fin vivre, c’est vouloir vivre et de dire que tout vivant, de lui Ă  lui, se trouve par lĂ  mĂȘme avoir toujours dĂ©jĂ  ouvert l’espace d’un monde. La finalitĂ© est la structure du monde comme tel on peut interprĂ©ter le platonisme comme thĂ©matisation de cette Ă©vidence. Le plaisir Ă©tant un bien, il revient au mĂȘme de dire qu’il assure le rapport que le vivant est transcendantalement pour lui-mĂȘme ou qu’il assure le monde d’ĂȘtre le monde. La jouissance contredit le monde et n’est donc pas du cĂŽtĂ© du bien, alors que le plaisir en est l’assurance. Plus simplement principe de plaisir », principe de vie » ou principe de mondanĂ©itĂ© », c’est pareil tout se ramĂšne Ă  une nĂ©cessitĂ© qui, du sujet Ă  lui-mĂȘme, se trouve par lĂ  mĂȘme nĂ©cessitĂ© de comprĂ©hension. Il y a un plaisir de comprendre c’est-Ă -dire de rĂ©duire l’altĂ©ritĂ©, et inversement tout plaisir est une comprĂ©hension. Dans la comprĂ©hension, c’est le sujet qui compte et non pas l’objet, de sorte qu’on peut la dire mue par le principe de plaisir. Concernant le plaisir lui-mĂȘme le gĂąteau que j’ai du plaisir Ă  manger m’assure qu’en lui c’est de moi comme sensibilitĂ© qu’il allait depuis toujours en secret. Bref, le principe de plaisir consiste Ă  dire que la vĂ©ritĂ© est l’affaire exclusive du sujet en tant que, comme sensible, il est Ă  lui-mĂȘme sa propre affaire. Il est tautologique, Ă  propos de la vie et donc de la reprĂ©sentation, de parler de principe de plaisir ». Principe de plaisir ou nĂ©cessitĂ© transcendantale d’une dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© en termes de reprĂ©sentation, c’est la mĂȘme chose nĂ©cessitĂ©, pour l’étant, qu’il soit de nature mondaine. Dans le plaisir le monde est assurĂ© comme tel, et d’abord contre l’altĂ©ritĂ©. Le gĂąteau n’est un autre qu’en apparence, puisqu’il Ă©tait dĂ©jĂ  fait de la nĂ©cessitĂ© que ma sensibilitĂ© Ă©tait depuis toujours pour elle-mĂȘme, sauf que, si l’on peut dire, il ne le savait pas. Qu’il se mette Ă  le savoir, pour garder la mĂȘme formulation, et c’est le plaisir ! Bien sĂ»r le terme de savoir s’entend ici non pas comme la production d’un ordre idĂ©el qu’il faudra se reprĂ©senter abstraitement, mais au sens oĂč il est impossible d’avoir mal, ou d’éprouver du plaisir, sans le savoir sans en ĂȘtre la reconnaissance. Au-delĂ  de la nĂ©cessitĂ© subjective de la comprĂ©hension des choses qui dĂ©finit la vie ici un aliment, lĂ  un obstacle, au-delĂ  mĂȘme de la nĂ©cessitĂ©, elle aussi subjective, de la comprĂ©hension que la vie est d’elle-mĂȘme dans l’ĂȘtre du vivant, il va de son ĂȘtre, le plaisir est une inhĂ©rence de la reconnaissance de soi, de l’implication de soi en soi. La douleur aussi, rappellera-t-on avoir mal, c’est savoir qu’on a mal. AssurĂ©ment. Sauf que l’opposition apparaĂźt quand on se demande oĂč se situe ledit savoir dans le sujet, ou dans l’objet ? Si c’est dans le sujet comme impossibilitĂ© de l’objet, on est dans la douleur, comme on le voit avec l’exemple de la plaque chauffante qui passe du chaud au brĂ»lant. Mais ce pourrait aussi ĂȘtre dans l’objet, comme dans l’exemple du gĂąteau dont le mangeur reconnaĂźt qu’il impliquait depuis toujours en lui sa sensibilitĂ©. Tout plaisir apparaĂźt donc comme un plaisir de la retrouvaille celle de sa propre sensation qui s’entendait jusque lĂ  Ă  vide, privĂ©e de son objet et qui apparaĂźt comme la vraie nature de l’objet
 J’éprouve du plaisir Ă  manger quand je reconnais dans l’objet ce savoir trĂšs particulier dont, comme sensibilitĂ©, je dĂ©couvre que j’étais fait depuis toujours, et que j’ignorais la maniĂšre dont j’étais ma propre affaire. Je dĂ©couvre en effet mes goĂ»ts dans les mets qui me sĂ©duisent et je les aurais toujours ignorĂ©s si tel ami voulant me surprendre ou la carte de tel nouveau restaurant ne me les avait prĂ©sentĂ©s. Mes goĂ»ts Ă©taient donc indistinctement manque de leur objet et manque d’eux-mĂȘmes, et c’est Ă  partir de cela seulement que le plaisir peut ĂȘtre pensĂ©. Rien lĂ  de trĂšs Ă©tonnant le goĂ»t n’est-il pas l’identitĂ© du sentant mon palais et du senti le gĂąteau et par consĂ©quent, pour la rĂ©flexion dont la notion de plaisir est insĂ©parable,indistinctement l’aperception de soi par le sujet manquant et l’aperception de son objet trouvĂ© ? RĂ©flexion, justement. Le sujet du plaisir est le sujet de la rĂ©flexion celui du bien. La douleur procĂšderait de la mĂȘme indistinction ? Non. Tant qu’on est en deçà, dans le froid, le tiĂšde et le chaud, il n’y a assurĂ©ment pas de diffĂ©rence entre le ressenti de ma main et la qualitĂ© thermique de la plaque. Mais quand elle devient brĂ»lante, il n’y a plus d’objet ! La qualitĂ© d’ĂȘtre brĂ»lante n’est pas propre Ă  la plaque, ni d’ailleurs celle d’ĂȘtre brĂ»lĂ©e Ă  ma main il n’y a plus ni plaque ni main, au sens oĂč celle-ci n’est plus sentante mais simple lieu pour la douleur qui vaut pour elle-mĂȘme c’est-Ă -dire pour rien. La douleur ne reprĂ©sente rien la douleur a seulement pour rĂ©alitĂ© que ça » irradie dans la main. C’est le rien – qu’on distingue donc de l’indistinction du sentant et du senti – qui se mettait Ă  valoir pour lui-mĂȘme, et donc Ă  la fois contre le sujet et contre l’existence. Dans le plaisir, au contraire, le sujet qui s’assure de lui-mĂȘme dans l’objet est rĂ©assurĂ© je me rĂ©gale j’ai bien fait de commander ce gĂąteau », comme est rĂ©assurĂ© le monde il y a tout de mĂȘme de bons restaurants dans cette ville ! » dans une finalitĂ© oĂč le premier moment qu’en moi il aille de moi cause le second le monde est ouvert par la diffĂ©rence que je suis avec moi-mĂȘme. L’objet qui cause le plaisir assure donc le monde d’ĂȘtre le monde dans le moment mĂȘme oĂč il atteste au sujet que les rĂ©alitĂ©s du monde, apprĂ©hendĂ©es dans la rĂ©paration de leur perte, sont faites du savoir de soi dont lui-mĂȘme est sensiblement fait, en tant qu’il est sa propre affaire c’est-Ă -dire son propre manque. Je rappelle qu’ĂȘtre sujet, c’est avoir Ă  ĂȘtre sujet. Cette affaire », on l’a donc compris, c’est la perte de soi dont l’objet du plaisir se dĂ©finit d’ĂȘtre partiellement la rĂ©paration. Par l’objet dont il fait la retrouvaille, le sujet qui manque de lui-mĂȘme se rĂ©pare partiellement, et c’est cela qui constitue le plaisir comme un bien. Car si c’est de s’attaquer au sujet comme tel, c’est-Ă -dire en mĂȘme temps Ă  travers la possibilitĂ© de l’objet pure brĂ»lure et Ă  travers la rĂ©cusation de la rĂ©flexion ça » fait mal et ma rĂ©flexion a perdu tout caractĂšre constituant, que la douleur est un mal, il apparaĂźt que le plaisir est un bien d’en ĂȘtre la rĂ©paration actuelle, la piĂšce », si l’on peut dire, Ă©tant cette nature que la sensibilitĂ© est depuis toujours dans son rapport Ă  elle-mĂȘme et dont la sĂ©duction avoir envie du gĂąteau est en mĂȘme temps la mĂ©connaissance et la reconnaissance. Par quoi on mentionne l’espace de la reprĂ©sentation. Si l’on nomme classiquement jouissance » cette nature perdue qu’on retrouve comme la rĂ©alitĂ© mĂȘme de l’objet du plaisir, il faut dire que la jouissance est premiĂšre elle serait la nature du sujet mais aussi celle de l’objet, car on ne jouirait jamais que de ce qui serait dĂ©jĂ  en soi-mĂȘme jouissance et que le plaisir naĂźt de ce qu’elle soit cantonnĂ©e dans l’objet avec lequel le sujet est en rapport – ce rapport, ou mise Ă  distance, Ă©tant la mondanĂ©itĂ© mĂȘme du monde. Il n’y a de plaisir que mondain par opposition Ă  la jouissance qui est toujours antimondaine, puisqu’elle rĂ©cuse cette distance, et donc que comme assurance rĂ©ciproque du sujet et du monde depuis ce rapport du sujet Ă  l’objet. Plaisir que la rĂ©sistance de l’objet pare Ă  l’insistance du vrai Contrairement Ă  ce qui se passe dans la jouissance, il n’y a de plaisir que par la distance. La distance, concrĂštement, c’est d’abord que l’objet rĂ©siste. Si l’objet ne rĂ©siste pas, il n’y a pas du tout de plaisir, mais s’il n’est que rĂ©sistance, comme dans l’exemple d’un breuvage amer, il n’y en a pas du tout non plus. Bref, c’est la rĂ©sistance elle-mĂȘme qui est appropriĂ©e, dans le plaisir, qui est un sentiment, c’est-Ă -dire une rĂ©flexion, d’avoir cette appropriation pour objet originel. Les choses qui nous font plaisir le font donc au sens oĂč, en maintenant la distance et donc le manque, elles permettent qu’on revienne rĂ©flexivement Ă  soi. Tout plaisir est plaisir de la retrouvaille et ainsi de la constitution rĂ©currente d’un manque qui soit, comme nature secrĂšte de l’objet et mĂ©connue du sujet, la reconnaissance que celui-ci, en tant que sujet, Ă©tait de son propre enjeu Ă  l’extĂ©rieur de lui-mĂȘme. La question philosophique du plaisir apparaĂźt ainsi l’enjeu rĂ©el du sujet lui Ă©tait extĂ©rieur, il ne le savait pas, mais il le reconnaĂźt dans le moment mĂȘme oĂč il en nie l’altĂ©ritĂ© le gĂąteau, on le mange. Telle est la leçon du plaisir, comme tension entre l’insistance de l’existant le goĂ»t du gĂąteau et l’appropriation subjective je le mange parce qu’elle est une rĂ©flexion, c’est-Ă -dire une appropriation de soi par soi la nature secrĂšte du gĂąteau – il faut le manger pour s’en rendre compte – est la nature mĂ©connue du sujet. Insistons sur cette appropriation de soi par soi que j’indique en opposant le goĂ»t secret du gĂąteau Ă  la mĂ©connaissance de son propre goĂ»t par le sujet – indication qui m’est Ă©videmment suggĂ©rĂ©e par le double sens, objectif et subjectif, de la notion de goĂ»t ». Et certes, chacun sait qu’avoir du goĂ»t, c’est savoir goĂ»ter ce qui a du goĂ»t que la matĂ©rialitĂ© insistante du sensible, et prĂ©cisĂ©ment en tant qu’insistante il y a des choses qui n’ont pas de goĂ»t elles ne sont que ce qu’il y a Ă  savoir qu’elles sont, amĂšne le sujet Ă  se tenir dans sa propre formalitĂ© rĂ©flexive. La question du plaisir renvoie ainsi Ă  celle du sens que le sujet est, comme sujet, pour lui-mĂȘme – dont l’insistance n’est pas la douleur mai la souffrance. Parce qu’il concerne toujours une rĂ©alitĂ© qui vaut par sa signification et non pas par elle-mĂȘme, le plaisir renvoie Ă  la souffrance plutĂŽt qu’à la douleur. C’est la faim qui est douloureuse, par exemple, et non pas l’absence du gĂąteau telle qu’on la dĂ©couvre, ou plus exactement telle qu’on la constitue rĂ©trospectivement, dans le plaisir qu’on a de le manger. Cette absence est alors une souffrance qu’il faut dĂšs lors considĂ©rer comme inhĂ©rente au plaisir lui-mĂȘme. Plus simplement l’objet retrouvĂ© apparaĂźt par lĂ  mĂȘme comme l’objet perdu et que c’est de soi comme souffrant depuis toujours de cette perte il s’agit bien d’une souffrance et non d’une douleur qu’il est la satisfaction. Et si l’on Ă©prouve un plaisir particulier Ă  manger quand la faim commence Ă  nous tenailler, c’est que cette douleur est aussi une souffrance un manque de sens il me faut des aliments or il n’y en a pas que la rĂ©ponse en termes de plaisir Ă  la question de la vie viendra combler. Dans la souffrance, c’est le sens qui manque. Tout se passe donc comme si le plaisir comblait ce manque non pas avec du rĂ©el, comme quand on parle de la satisfaction du besoin, mais avec des rĂ©alitĂ©s qui suscitent la position imaginaire de soi inhĂ©rente Ă  la mondanĂ©itĂ© de l’étant disponible je rappelle que le monde est l’ordre de la comprĂ©hension, ou le domaine du signifiĂ©, ou de la disponibilitĂ© originelle de l’étant. Pour qu’on parle de plaisir, il faudra donc que l’objet produise un effet de restauration pour une existence subjective dont l’indĂ©fini renvoi de tout Ă  tout ce qu’on peut nommer le sens, par opposition Ă  la signification est la perte. L’image la signification, la comprĂ©hension pare Ă  ce renvoi et c’est ce qui procure du plaisir. Sans image, pas de plaisir possible. La comprĂ©hension de l’objet, prĂ©cisĂ©ment en tant que comprĂ©hension et donc institution de soi en sujet imaginaire, vient parer au manque. C’est le procĂšs de parer au manque de sens qui est le plaisir proprement dit – lequel ne rĂ©sout donc pas la souffrance, mais la repousse au sens oĂč l’imaginaire obture l’irrĂ©ductibilitĂ© de la vĂ©ritĂ© au savoir. Le plaisir ne rĂ©side absolument pas dans la rĂ©duction des tensions, non seulement parce qu’il y a des tensions agrĂ©ables, ainsi que Freud l’admet lui-mĂȘme, mais surtout parce que cette rĂ©duction, cause possible et non pas nature du plaisir, produit un retour du sujet Ă  lui-mĂȘme – la tension Ă©tant au contraire un Ă©loignement de soi. C’est la retrouvaille de soi comme restauration de la dimension reprĂ©sentative des choses, dont on peut Ă  la limite concevoir qu’elles soient remplacĂ©es par leur hallucination comme dans l’exemple du sein pour le nouveau-nĂ©, que rĂ©side le plaisir s’il n’y a Ă  la limite que de l’hallucination, alors le sujet n’est rien d’autre que son propre imaginaire et c’est d’avoir trouvĂ© dans le sein le chemin de cette autarcie que le bĂ©bĂ© le constitue en objet de plaisir. Le rapport Ă  l’objet du plaisir est expressĂ©ment un rapport de comprĂ©hension. Dans tous les sens du terme. Non seulement c’est la dĂ©finition mĂȘme de l’agrĂ©able qu’on le recherche pour importer du plaisir dans notre vie, mais encore l’appropriation elle-mĂȘme – avec la retrouvaille et donc la perte qu’elle suppose – est un plaisir. Cela signifie qu’il appartient au plaisir d’ĂȘtre son propre redoublement, conformĂ©ment au concept du sensible qui n’est pas simplement sensible aux rĂ©alitĂ©s mais qui l’est d’abord Ă  sa propre sensibilitĂ©. Un vivant est affectĂ© d’abord par ceci qu’il s’affecte lui-mĂȘme en Ă©tant affectĂ© par les rĂ©alitĂ©s extĂ©rieures. Le plaisir n’est pas seulement inhĂ©rent au compris l’agrĂ©able mais encore Ă  la comprĂ©hension elle-mĂȘme dans laquelle le sujet est dĂšs lors assurĂ©, indistinctement par l’objet et par lui-mĂȘme, d’ĂȘtre sujet pour cette comprĂ©hension. Il y a donc une dimension reprĂ©sentative du plaisir, et c’est pourquoi il s’entend expressĂ©ment Ă  l’encontre de toute vĂ©ritĂ©. Je disais que la douleur ne peut ĂȘtre rĂ©flĂ©chie autrement que comme une menace il se peut toujours que cela devienne pire. Puisque le plaisir relĂšve de la mĂȘme insistance, il faut indiquer en quoi il consiste. Sa dimension rĂ©flexive en est indication il se peut toujours que cela devienne moins rĂ©el. Je veux dire qu’il appartient Ă  tout plaisir de nous mettre sur la pente de l’hallucination, et qu’on ne le comprendrait pas sans cette nĂ©cessitĂ© dont le paradoxe est qu’elle concerne l’existence comme telle – autrement dit la rĂ©sistance de l’objet Ă  sa comprĂ©hension. Car l’objet du plaisir n’est pas un simple existant, mais c’est un insistant au sens oĂč son existence s’entend contre sa comprĂ©hension, laquelle se dĂ©ploie actuellement elle-mĂȘme comme objet originel du plaisir pour cette raison, prĂ©cisĂ©ment. LĂ  mĂȘme oĂč l’indĂ©pendance de l’objet insiste contre une comprĂ©hension qui interdirait, Ă  la limite, de distinguer le rĂȘve et la veille, s’impose l’éventualitĂ© qu’il ne s’agisse finalement plus que de reprĂ©sentation. C’est que la finalitĂ© est insĂ©parable du plaisir, comme tout le monde sait, mais l’essentiel est pour nous d’indiquer que cette finalitĂ© est en quelque sorte rĂ©gressive, puisque la fin du plaisir est l’hallucination l’existence de l’intuitus intellectus oĂč il n’y aurait pas de diffĂ©rence entre concevoir et intuitionner et oĂč l’intuition serait l’assurance que le sujet se donnerait actuellement Ă  lui-mĂȘme de sa rĂ©alitĂ© de sujet. Les notions de plaisir, de finalitĂ© et de mondanĂ©itĂ© sont en stricte corrĂ©lation, et la rĂ©fĂ©rence au dieu d’Aristote et Ă  son statut de cause finale est particuliĂšrement propre Ă  Ă©clairer cela. En toute rĂ©alitĂ© agrĂ©able, il s’agit qu’elle finalise le monde. Mais en quoi consiste cette finalitĂ© ? RĂ©ponse en ce que l’insistance qui constitue l’objet du plaisir sans elle la comprĂ©hension ne serait pas un acte de rĂ©duction ne diffĂšre plus de son intuition, puisqu’en cet objet ne compte que le plaisir qu’il importe, justement, et non pas lui-mĂȘme. Il appartient donc au monde d’ĂȘtre finalisĂ© sur un accomplissement divin » du sujet Ă  l’horizon des finalitĂ©s se profile l’éventualitĂ© que rien ne compte que soi comme sujet sensible. Ce qui revient bien Ă  rassembler dans cette sensibilitĂ© Ă  la fois la conception et l’intuition. C’est pourquoi il appartient bien au plaisir d’ĂȘtre finalisĂ© sur l’hallucination, comme on le voit dans l’exemple du nouveau nĂ© pour qui rien ne compte que lui-mĂȘme comme ĂȘtre sensible, comme ĂȘtre originellement autoaffectĂ© avant de l’ĂȘtre par des rĂ©alitĂ©s qui, de toute façon, ne comptent pas par exemple la mĂšre ou l’hallucination de la mĂšre, pour lui, c’est Ă©quivalent. Tel est l’horizon constitutif du plaisir rĂ©sorber l’insistance dont il procĂšde, comme la douleur oĂč s’en Ă©prouve l’irrĂ©ductibilitĂ©, et faire que rien ne compte que soi. Les ĂȘtres vouĂ©s au plaisir nous donnent cette figure extrĂȘme de la misĂšre qu’ils aient rĂ©ussi Ă  bannir jusqu’à l’éventualitĂ© que la notion de vĂ©ritĂ©, et donc celle d’ĂȘtre mis au pied de son propre mur de sujet, puisse avoir un sens. Non seulement le vrai ne dĂ©pend pas des alĂ©as de notre comprĂ©hension, mais surtout ce n’est pas d’elle qu’il dĂ©pend pour ĂȘtre vrai c’est d’une autoritĂ© dont la comprĂ©hension est par dĂ©finition bannie, puisqu’on ne peut pas plus comprendre qu’on autorise l’artiste ne signe qu’en Ă©trangetĂ© radicale Ă  lui-mĂȘme qu’on ne peut comprendre, pour ce qui s’impose comme vrai, qu’il le fasse. Et certes, s’il y a des raisons Ă  la vĂ©ritĂ©, alors il n’y a pas d’autoritĂ© et ce n’est donc pas la vĂ©ritĂ© pas de dĂ©cision singuliĂšre mais seulement un choix commun. Personne n’a jamais ignorĂ© que le principe de plaisir » Ă©tait Ă©thique avant d’ĂȘtre descriptif, et qu’il Ă©tait la constitution Ă©thique du commun en tant que tel, par opposition au singulier oĂč la question est toujours celle de s’autoriser de soi. Que le plaisir, par la saturation d’imaginaire qu’il engage, rĂ©ponde Ă  la souffrance et non pas Ă  la douleur, c’est ce qu’on indique Ă©galement en disant qu’il n’y a de plaisir que du sens – tel que l’unitĂ© de l’image peut brusquement le saturer. Pas de plaisir sans image, je viens de le dire, et pas d’image sans que le sens ne soit obnubilĂ© par l’écran et par l’instantanĂ©itĂ©. Bien entendu les images qu’on pourrait dire vraies » s’entendent de dĂ©construire d’abord cette premiĂšre nĂ©cessitĂ© elles surprennent par un point d’absence qui les travaille secrĂštement, mais dont on pourrait dire que la fonction de l’imaginaire, et donc de l’éventuel plaisir, est de l’effacer. Car les vraies images ne sont agrĂ©ables qu’en tant qu’images c’est par exemple un paysage paisible dans lequel on imagine qu’on pourrait vivre, leur vĂ©ritĂ© passant dĂšs lors par une dĂ©ception de cet agrĂ©ment, par la mise en Ă©vidence qu’il reposait sur un malentendu 
et brusquement, on aperçoit dans un coin un personnage qui regarde fixement le spectateur !, mise en Ă©vidence Ă  partir de quoi seulement on pourra parler de vĂ©ritĂ©. On le fera hors d’un plaisir qui ne subsistera que comme un moment non vrai, ou alors comme une parade de second degrĂ©, comme dans le plaisir paradigmatique de l’intellectuel satisfait d’avoir dĂ©codĂ© le tableau, et par lĂ  d’y avoir Ă©chappĂ© il a Ă©tĂ© un en tant que » par exemple un professeur brillant alors que le tableau le mettait au pied de sa responsabilitĂ© de sujet – puisqu’il le sommait de dĂ©cider de son statut d’Ɠuvre c’est-Ă -dire de chose vraie, hors de toutes les raisons qui en disaient la plus ou moins grande valeur. N’oublions pas en effet que du tout venant des productions Ă  l’Ɠuvre, la diffĂ©rence n’est pas de degrĂ© mais d’autoritĂ©. Le plaisir esthĂ©tique, pour rester dans le fil de cet exemple, a expressĂ©ment pour fonction de barrer cette nĂ©cessitĂ© quand je reconnais en moi la disposition rĂ©pondant Ă  la nĂ©cessitĂ© dans laquelle une certaine Ɠuvre est supposĂ©e ĂȘtre plaire universellement, je m’estime quitte de la question de la vĂ©ritĂ©. Et certes j’éprouve sur le mode de la lĂ©gitimation que je suis n’importe qui le propre du beau, c’est bien qu’il ait Ă  plaire Ă  n’importe qui au sujet de la rĂ©flexion lĂ  oĂč, comme vraie c’est ce qu’a produit un auteur, l’Ɠuvre me sommait de changer ma vie », c’est-Ă -dire, prĂ©cisĂ©ment, de cesser de trahir ma propre singularitĂ© – la promesse que je suis depuis toujours sans le savoir. On aperçoit donc la fonction mĂ©taphysique du plaisir que l’irrĂ©ductibilitĂ© de la vĂ©ritĂ© au savoir soit occultĂ©e par le rapport Ă  l’objet, en tant que ce rapport se met Ă  valoir pour lui-mĂȘme – puisque c’est la comprĂ©hension avant le compris qui est l’objet originel le plaisir est un sentiment. En quoi nous retrouvons la structure qui rend la douleur intelligible que le sensible soit affectĂ© par le fait mĂȘme d’ĂȘtre sensible avant de l’ĂȘtre par l’objet. Sauf qu’ici il s’agit non pas de la douleur mais de la souffrance, oĂč en effet le sensible s’est toujours dĂ©jĂ  affectĂ© lui-mĂȘme. Dans le plaisir il s’agit que l’imaginaire pare au non sens comme place du sujet en acte. Le sujet de la comprĂ©hension n’est pas ce sujet, puisqu’on n’est sujet que sans le savoir et que l’évidence de l’avoir Ă©tĂ©, dans les dĂ©cisions, n’apparaĂźt qu’aprĂšs coup. Etre consciemment sujet, comme on l’est dans ses choix dont le principe de plaisir est toujours le moteur, c’est ĂȘtre un semblant de sujet qu’on ait parĂ© Ă  l’éventualitĂ© que le savoir soit faillĂ©. Disons-le autrement la fonction du plaisir est de parer, pour le sujet, Ă  sa propre impossibilitĂ© – qui est son existence mĂȘme de sujet, par opposition Ă  sa vie de semblant. Car tel est l’enjeu du principe de plaisir », dont on peut dire en ce sens qu’il est l’ordre a priori du monde comme tel qu’il n’y ait pas de vrai !Et le vrai, forcĂ©ment, il insiste Ă  la comprĂ©hension. La rĂ©sistance de l’objet qui conditionne le plaisir doit donc, pour nous, se penser Ă  l’encontre de l’insistance du vrai dans la vie. C’est pourquoi il convient de rapporter la question du plaisir non pas Ă  celle de la douleur, comme on aurait pu l’imaginer en pointant une opposition triviale, mais bien Ă  celle de la souffrance. La vĂ©ritĂ© et la finalitĂ© qui dĂ©finit le plaisir s’excluent. Cela ne veut Ă©videmment pas dire qu’il faut Ă©viter le plaisir puisqu’il est le principal des biens, mais que le principe de plaisir » nomme l’exclusivitĂ© Ă  la vĂ©ritĂ© propre. Dire que nos vies sont gouvernĂ©es par le principe de plaisir, c’est dire qu’elles sont Ă  chaque fois la vie de n’importe qui ou, si l’on prĂ©fĂšre, qu’elles sont sans vĂ©ritĂ©. Le surcroĂźt comme distinction de l’insistance La douleur insiste parce qu’elle excĂšde l’existence et que c’est justement cet excĂšs, la puretĂ© du rapport qui n’est plus rapport parce qu’il n’y a plus de termes qui se rapporteraient l’un Ă  l’autre la plaque, la main, qui la constitue comme mal elle vaut en quelque sorte pour elle-mĂȘme, c’est-Ă -dire pour rien, depuis l’en deçà de l’existence. La condition premiĂšre du plaisir Ă©tant la rĂ©sistance de l’objet, on parlera de la mĂȘme insistance, en ce qui le concerne. D’un autre cĂŽtĂ©, la dynamique du plaisir est qu’il tende Ă  l’hallucination, Ă  ce que l’existence ne compte plus. Eh bien, c’est Ă  partir de cette contradiction qu’il faut penser la rĂ©alitĂ© du plaisir, qui ne s’estime mais qui s’éprouve et dont la limite serait – non sera – que les choses agrĂ©ables ne soient plus rien d’autre, dans leur rĂ©alitĂ©, que des stimulations cĂ©rĂ©brales. Identique Ă  sa propre insistance, le plaisir est le rĂ©el de cette contradiction. On devine ce qui est en cause ici le fameux surcroĂźt » dont nous parle Aristote en pointant que l’accomplissement de l’action est, en plus, surajoutĂ©e pour rien Ă  sa perfection, le plaisir qui couronne ainsi l’effectuation de l’agent comme agent. Tout le monde est d’accord sur cette observation, qui vaut notamment pour le plaisir de travailler alors que la notion de travail est au contraire plutĂŽt celle de la peine. Or on mĂ©connaĂźt habituellement ce qui est impliquĂ© lĂ  que le plaisir est paradoxalement exclusif de la finalitĂ© ! Car enfin, c’est l’action qui est faite de finalitĂ©, et lui, il vient en plus. Pour rien, donc. Le plaisir a pour caractĂšre paradoxal d’échapper Ă  la finalitĂ© qui le constitue pourtant. Ainsi la question de la nature du plaisir rĂ©pond-elle Ă  celle de sa rĂ©alitĂ© que je viens d’indiquer. Et certes, la nature du plaisir ne saurait s’entendre extĂ©rieurement Ă  sa rĂ©alitĂ©, puisque le plaisir, c’est qu’on Ă©prouve du plaisir
Bref, mon idĂ©e est qu’à l’excĂšs de l’existence qui dĂ©finit la douleur correspond un excĂšs Ă  l’essence pour la plaisir, prĂ©cisĂ©ment en tant qu’il n’y a pas d’essence du plaisir sinon comme celle de l’épreuve de l’identitĂ©, Ă  travers la retrouvaille dont on a parlĂ© entre une sensibilitĂ© secrĂšte de l’objet et une sensibilitĂ© mĂ©connue du sujet. Entendons-nous je ne suis pas en train d’imaginer on ne sait quelle hypostase qui, sous le nom d’essence, aurait assez de rĂ©alitĂ© et une rĂ©alitĂ© toute mĂ©taphysique ! pour ĂȘtre excĂ©dĂ©e par quelque chose qui, d’ĂȘtre Ă©prouvĂ© et non pas jugĂ©, relĂšve assurĂ©ment de l’existence. Je parle ici de la rĂ©sistance de l’objet au sujet, dans et au-delĂ  de la communautĂ© de nature dont le plaisir est la reconnaissance je reconnais comme la nature secrĂšte du gĂąteau le rapport de sensibilitĂ© que j’étais avec moi-mĂȘme, mais cette reconnaissance est une Ă©preuve et non un jugement, en ce sens que cette nature secrĂšte du gĂąteau, je ne puis la reconnaĂźtre qu’à la mĂ©connaĂźtre, puisque c’est bien du gĂąteau qu’il s’agit, et pas de moi. La rĂ©sistance du gĂąteau, qui existe bien en lui-mĂȘme et n’est en rien comparable Ă  une annexe de mon palais, a ma propre mĂ©connaissance de sa nature secrĂšte » pour rĂ©pondant. C’est d’ĂȘtre sĂ©parĂ© de cette nature qui est pourtant la mienne que je dois l’éprouver et non pas simplement la reconnaĂźtre comme je reconnais de loin une personne dans la rue. Le plaisir est une Ă©preuve de la division subjective en mĂȘme temps qu’il est l’expĂ©rience de sa rĂ©paration. A propos de l’objet cette Ă©preuvequ’on fait du mĂ©connu en tant que tel est en mĂȘme temps l’expĂ©rience de sa reconnaissance. Tel est donc le secret, qui permet enfin de penser ce surcroĂźt » dont nous avons compris qu’il correspond Ă  l’insistance de la douleur au-de lĂ  de chacun des termes du rapport brĂ»lure comme rapport entre un brĂ»lant et un brĂ»lĂ©, alors qu’il n’y a plus de plaque et que la main est un pur lieu. L’épreuve et l’expĂ©rience, comme je l’ai dit souvent, sont exclusives l’une de l’autre et j’ai l’habitude de l’indiquer en rappelant que l’épreuve marque alors que l’expĂ©rience enrichit. Eh bien dans le plaisir, on ne niera pas qu’on ait quelque chose comme un enrichissement et, contrairement Ă  ce qui se passe dans la douleur, absolument pas une marque si le plaisir marque, c’est qu’il Ă©tait en mĂȘme temps, et le plus souvent de maniĂšre inconsciente, jouissante on a Ă©tĂ© subverti de jouir. D’un autre cĂŽtĂ©, il n’y a de plaisir que par la rĂ©sistance de l’objet, et donc que par l’épreuve qu’on fait de son altĂ©ritĂ©. AltĂ©ritĂ© pure, par consĂ©quent, et expressĂ©ment rĂ©flexive. Kant nous a faire reconnaĂźtre la nĂ©cessitĂ© de maintenir la dimension rĂ©flexive du plaisir. J’en dĂ©duis que l’épreuve ne concerne absolument pas l’objet, mais – dans la pure rĂ©flexion, donc – son altĂ©ritĂ©. L’objet, lui, on n’en fait pas l’épreuve on en fait l’expĂ©rience. Or comme il n’y a pas de rĂ©flexion de la nature de l’objet, tout entiĂšre mobilisĂ©e qu’est la rĂ©flexion par l’altĂ©ritĂ© en tant que telle, autrement dit par la rĂ©sistance dudit objet, cette expĂ©rience qui devrait donner lieu Ă  un savoir ne le fait Ă©videmment pas. Reste donc un enrichissement, qui est le reste rĂ©flexif de l’expĂ©rience, mais qui n’est pas un savoir, puisqu’il n’y a pas de position pour soi de la nature de l’objet. L’expĂ©rience enrichit Ă  cause de sa dimension rĂ©flexive, et ici la rĂ©flexion ne trouve rien qui la dĂ©termine le plaisir ne fait pas connaĂźtre. Eh bien je propos de voir dans cet enrichissement pur – qu’on pourrait aussi dĂ©signer Ă  travers l’oxymore d’une expĂ©rience sans le savoir » la nature propre du plaisir. J’insiste sur l’idĂ©e d’oxymore une expĂ©rience est une mobilisation de savoir en vue d’un surcroĂźt de savoir. Eh bien je dis que c’est expressĂ©ment de ce surcroĂźt qu’il s’agit dans l’indication donnĂ©e par le Philosophe le surcroĂźt du savoir rĂ©sultant sur le savoir mobilisĂ©, sauf qu’ici, la rĂ©sistance de l’objet Ă  tout savoir le plaisir ne se donne pas Ă  penser mais Ă  Ă©prouver non dans le concept mais dans l’existence fait de ce surcroĂźt un pur surcroĂźt. Ce que j’indique donc en parlant d’expĂ©rience sans le savoir. Nul ne peut nier que le plaisir, qui n’enseigne rien de la nature des choses, ne soit un bien qu’on ait Ă  s’approprier. Une richesse, donc ce qui reste de l’expĂ©rimenté  quand le savoir ne compte pas alors mĂȘme qu’on est en train de l’identifier Ă  la vĂ©ritĂ© puisqu’on est dans l’horizon de l’expĂ©rience. On ne peut donc suivre entiĂšrement Aristote qui dit que le plaisir vient par surcroĂźt celui-ci n’est pas la modalitĂ© de sa survenue le plaisir, qui reste alors impensĂ©, viendrait on ne sait d’oĂč ni pourquoi pour couronner l’action accomplie mais sa nature mĂȘme la distinction actuelle de l’épreuve et de l’expĂ©rience. Dans un vocabulaire diffĂ©rent, je forgerais alors la notion de secondaritĂ© de la jouissance ». A mon avis, cette dĂ©finition serait juste elle indiquerait que la jouissance est originaire et que le plaisir s’entend d’une secondaritĂ© conquise sur elle, dans l’exclusivitĂ© Ă  la dĂ©termination dont elle est littĂ©ralement faite et que la rĂ©flexion reprendrait alors. Mais elle me semble trop abstraite. Ayant pensĂ© le plaisir Ă  partir de l’insistance propre Ă  la douleur et l’ayant rapportĂ© Ă  la souffrance, je prĂ©fĂšre articuler sa dĂ©finition Ă  la question du savoir, telle qu’elle apparaĂźt dans les paradoxes de la rĂ©flexion qui est Ă  la fois Ă©preuve et reconnaissance. Je parle donc de l’écart, dont la subjectivitĂ© est forcĂ©ment faite d’oĂč le principe de plaisir » comme nĂ©cessitĂ© transcendantale, entre l’épreuve et l’expĂ©rience. VoilĂ . Je pense avoir rĂ©pondu aux principales questions que posait la notion de plaisir. Nous reviendrons Ă  la souffrance dans les prochaines sĂ©ances. Je vous remercie de votre attention.
Lexpression "conscience de soi" peut avoir deux sens : → 1. Elle dĂ©signe la connaissance qu'a l'homme de ses pensĂ©es, de ses sentiments et de ses actes. → 2. Elle dĂ©signe la capacitĂ© qu'a l'homme de faire retour sur ses pensĂ©es ou ses actions. GĂ©nĂ©ralement on considĂšre que la conscience de soi est le propre de l'homme.
S’il fallait dĂ©finir la confiance en soi en quelques mots, nous pourrions la rĂ©sumer Ă  un sentiment de sĂ©curitĂ© vis-Ă -vis de sa propre personne. Avoir confiance en soi, c’est avoir confiance en son potentiel, ses capacitĂ©s et ses ressources. Pour faire simple, la confiance en soi, c’est se considĂ©rer comme apte Ă  affronter, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les situations qui nous entourent ! La confiance en soi est une qualitĂ© rare dont le manque porte prĂ©judice Ă  la qualitĂ© de la vie de nombreuses personnes. Comment reprendre confiance en soi ? DĂ©couvrons dans cet article les clĂ©s de la confiance en soi. Les avantages de la confiance en soi La confiance en soi, le moyen pour rĂ©aliser ses rĂȘves La confiance en soi est indispensable pour atteindre ses objectifs, et ainsi, rĂ©aliser ses rĂȘves. Toute rĂ©ussite commence dans la tĂȘte. Ce que nous pensons impacte profondĂ©ment sur ce que nous faisons. Le fait de se sentir capable fortifie considĂ©rablement la mobilisation de nos ressources et de nos capacitĂ©s. Celui qui pense rĂ©ussir se donne plus facilement les moyens de rĂ©ussir. La confiance en soi a donc un rĂ©el impact sur votre motivation. Avoir confiance en soi, c’est se savoir en mesure d’affronter une situation, et donc ressentir un sentiment de sĂ©curitĂ© vis-Ă -vis de cette derniĂšre. Ce sentiment de sĂ©curitĂ© permet d’agir mieux, et dans de meilleures conditions. Il Ă©vite, ou tout au moins attĂ©nue, le stress, la peur ou l’anxiĂ©tĂ©, qui sont de rĂ©elles barriĂšres Ă  l’épanouissement et Ă  l’exploitation de ses compĂ©tences. Se sentir apte Ă  rĂ©ussir, c’est aussi se donner le droit de rĂȘver. Cette force intĂ©rieure qui dĂ©coule de la confiance en soi permet d’élargir nos ambitions. La taille de nos projets est gĂ©nĂ©ralement proportionnelle Ă  la taille de ce dont nous nous pensons capables. Ainsi, celui qui a confiance en lui ose prĂ©tendre Ă  de grands desseins. Les gagnants d’aujourd’hui sont souvent les utopistes d’hier. Beaucoup de personnes peuvent constater qu’elles s’infligent elles-mĂȘmes des limites dans leur vie au travers de leurs croyances limitantes. Vous ĂȘtes les auteurs de la majoritĂ© des barriĂšres que vous rencontrez ! Cultiver des pensĂ©es telles que “c’est impossible”, “je n’y arriverais jamais” ou encore “c’est trop difficile pour moi” est le meilleur moyen de ne jamais rien faire. Le manque de confiance en soi ne cesse d’accentuer ces pensĂ©es nĂ©gatives qui figent toute action. Pour rĂ©ussir, il faut oser ! Celui qui emprunte toujours le mĂȘme chemin arrivera toujours Ă  la mĂȘme destination. Autrement dit, si vous voulez changer quelque chose dans votre existence, il faudra aussi changer votre maniĂšre d’agir. Ne jamais se jeter Ă  l’eau est confortable sur l’instant, mais engendre sur le long terme la monotonie. Il ne faut pas avoir peur d’expĂ©rimenter la nouveautĂ©. Pour oser, il faut avoir confiance en soi. Ce qui nous empĂȘche d’oser est gĂ©nĂ©ralement la peur de l’inconnu. La confiance en soi, c’est avoir confiance en sa capacitĂ© d’adaptation, et en sa capacitĂ© Ă  rebondir en toute situation. Ainsi, la situation en question n’a pas d’importance. La force se trouve en vous, et non en l’extĂ©rieur au travers de paramĂštres favorables. Comment reprendre confiance en soi ? Ne perdez pas de temps Face aux tĂąches lourdes et complexes, nous avons tendance Ă  fuir la difficultĂ© au travers de la procrastination. Remettre au lendemain ce que l’on peut commencer Ă  faire dĂšs aujourd’hui est une maniĂšre de se dĂ©douaner provisoirement d’un travail qui nous demande de l’effort. Reprendre confiance en soi fait partie de ces dĂ©marches longues et laborieuses qui peuvent faire peur. Beaucoup veulent pallier leur manque de confiance en eux, mais combien entament rĂ©ellement un travail sĂ©rieux vers cet objectif ? La majoritĂ© des gens se limitent Ă  rĂȘver ce qu’ils voudraient ĂȘtre, ou ce qu’ils voudraient faire, sans jamais avoir le courage de lier l’action Ă  la pensĂ©e. Reprendre confiance en soi est pourtant un acte capital capable de rĂ©volutionner votre maniĂšre de percevoir le monde. La confiance en soi est une clĂ© indispensable, aussi bien dans votre vie personnelle que dans votre vie professionnelle. Elle vous permet d’arborer la vie quotidienne plus sereinement, mais Ă©galement de rĂ©aliser vos rĂȘves, d’aller au bout de vos objectifs. Travailler sa confiance en soi est une dĂ©marche importante que vous devez entamer dĂšs aujourd’hui. Il est inutile de toujours repousser l’échĂ©ance de ce travail complexe. Il faudra, de toute maniĂšre, vous confronter Ă  la difficultĂ© Ă  un moment donnĂ©. Autant ne pas perdre de temps la vie n’attend pas ! Passez Ă  l’action Le moment oĂč il faut basculer de la thĂ©orie Ă  la pratique est toujours dĂ©licat. Il existe une marge importante entre la pensĂ©e et l’action. S’il est relativement simple d’imaginer ce que nous voulons faire, il l’est moins de l’effectuer rĂ©ellement. Nous avons tous tendance Ă  prĂ©fĂ©rer le confort du mental Ă  l’inconfort de la rĂ©alitĂ©. Penser et agir sont pourtant deux Ă©tapes complĂ©mentaires. L’une n’a pas vocation Ă  remplacer l’autre. Elles ont chacune un rĂŽle indispensable Ă  jouer dans la rĂ©alisation d’un objectif ; ici, reprendre confiance en soi ! La pensĂ©e prĂ©pare l’action. Elle est, elle-mĂȘme, en quelque sorte une forme d’action. Il est justement important de penser son action pratique pour que cette derniĂšre se passe le mieux possible. Ne vous lancez Ă  l’aveuglette dans un travail dĂ©sorganisĂ© dont vous ne connaissez pas les rouages. Il est prĂ©fĂ©rable de faire preuve d’organisation et de comprĂ©hension. Tout d’abord, il est intĂ©ressant de comprendre les enjeux liĂ©s Ă  la confiance en soi, et surtout les blocages que vous rencontrez dans ce domaine. Il s’agit, en quelque sorte, d’obtenir une vue d’ensemble, la plus objective possible, du terrain Ă  travailler. Cette dĂ©marche nĂ©cessite une vĂ©ritable introspection. Le manque de confiance en soi est souvent liĂ© Ă  des blessures et des croyances limitantes. Il ne faut pas avoir peur d’explorer en vous-mĂȘme les parties les plus sombres et les plus reculĂ©es. La connaissance de soi, sous toutes ses facettes, est capitale dans l’acquisition de la confiance en soi, mais aussi dans beaucoup d’autres domaines. Elle fait partie du dĂ©veloppement personnel. Cette premiĂšre Ă©tape d’observation avant l’action vous permettra d’établir un plan d’action adaptĂ© Ă  vos besoins spĂ©cifiques. Elle permet, entre autres, de cibler vos points faibles, et ainsi de connaĂźtre Ă  l’avance les difficultĂ©s que vous allez rencontrer. Vous pourrez ainsi orienter votre travail de la meilleure façon qu’il soit. La deuxiĂšme Ă©tape consiste Ă  organiser votre action. Il s’agit, en quelque sorte, d’établir un plan de travail pour atteindre votre objectif. Ce plan de travail se constitue Ă  l’aide des informations obtenues lors de la premiĂšre Ă©tape. Cette Ă©tape est indispensable pour agir de maniĂšre intelligente et efficace. Le passage Ă  l’action n’est possible qu’une fois les deux Ă©tapes prĂ©cĂ©dentes effectuĂ©es avec soin. Le respect des Ă©tapes prĂ©cĂ©dentes doit vous permettre de vous lancer dans la pratique, Ă  votre rythme, et sans craintes. Soyez dĂ©terminĂ© Il faut savoir que l’action n’existe pas sans Ă©checs. Il est impossible de tout rĂ©ussir du premier coup. Il est normal de tomber plusieurs fois avant d’y arriver. La route est longue et pavĂ©e d’embuches. Vous rencontrerez nĂ©cessairement des difficultĂ©s sur le chemin qui mĂšne Ă  la confiance en vous. Le problĂšme de l’échec, c’est qu’il engendre parfois le dĂ©couragement et la perte de motivation. Il n’est pas rare d’avoir l’impression que vous n’y arriverez jamais, et de penser Ă  tout laisser tomber. Ce serait pourtant une grosse erreur. Il ne faut jamais oublier que perdre une bataille, ce n’est pas perdre la guerre ! Pour cette raison, il est important de faire preuve, en toutes circonstances, de dĂ©termination. Quotidiennement, stimulez votre envie d’atteindre votre objectif qu’est la confiance en vous. Le souhait de rĂ©ussir est un puissant catalyseur ! Rappelez-vous les raisons pour lesquelles vous avez souhaitĂ© entreprendre ce travail. Imaginez, avec plaisir, toutes les modifications positives que la confiance en vous pourrait engendrer dans votre vie. Entourez-vous correctement L’importance de l’environnement L’environnement dans lequel nous Ă©voluons a un rĂ©el impact sur notre maniĂšre de penser et notre maniĂšre d’agir. Bien qu’à des niveaux diffĂ©rents, nous sommes tous influençables, et nous ne le rĂ©alisons pas toujours. Inconsciemment, nous avons tendance Ă  nous adapter aux paroles, actions et valeurs des personnes qui nous entourent. Sans que nous le sachions, nos choix sont largement dĂ©finis par le contexte dans lequel nous nous situons. Cette adaptation inconsciente Ă  notre environnement est souvent liĂ©e Ă  la peur du regard et du jugement des autres et au besoin de se sentir intĂ©grĂ© Ă  un groupe. Une personne qui manque de confiance en elle est donc encore plus particuliĂšrement vulnĂ©rable Ă  l’influence d’autrui. En effet, lorsque nous manquons de confiance en nous, nous avons tendance Ă  chercher la validation de l’autre sur notre propre personne. N’étant pas capables de nous estimer nous-mĂȘmes, nous avons besoin de l’estime de l’interlocuteur. Pour obtenir cette validation, nous allons tenter de rĂ©pondre aux attentes et aux projections de l’interlocuteur Ă  notre Ă©gard. Si l’influence de l’environnement, Ă  laquelle il est difficile d’échapper pleinement, peut ĂȘtre favorable, elle peut aussi ĂȘtre grandement nuisible. Pour cette raison, il est indispensable de choisir intelligemment les personnes qui vous entourent. Finalement, est-ce qu’ĂȘtre libre, ce n’est pas choisir soi-mĂȘme ses chaĂźnes ? Vous entourer de personnes positives Pour rester dĂ©terminĂ©, il est capital de vous entourer de personnes fortes qui vous tirent vers le haut. CĂŽtoyez rĂ©guliĂšrement des gens dont vous admirez la confiance. Observez les conseils des coachs en dĂ©veloppement personnel qui font Ă©cho en vous. Vous trouverez de nombreux enseignants sur ce thĂšme, par le biais de sites internet ou de vidĂ©os sur le web. En plus de vous apporter des explications et des exercices pratiques, les Ă©couter stimulera votre motivation. L’idĂ©e n’est surtout pas d’idolĂątrer ces personnes ni de chercher Ă  les copier bĂȘtement. Il s’agit plutĂŽt de vous en inspirer. Prenez seulement chez elles ce qui rĂ©sonne en vous, et laissez de cĂŽtĂ© ce qui ne vous parle pas. Enrichissez-vous de diffĂ©rents points chez diffĂ©rents individus. CrĂ©er votre propre mĂ©lange. Par exemple vous rencontrez une personne dont vous admirez la prestance. Ne cherchez pas Ă  imiter tous ses faits et gestes pour avoir la mĂȘme prestance. Cherchez Ă  dĂ©velopper vos propres spĂ©cificitĂ©s physiques et mentales pour dĂ©velopper votre propre prestance, qui sera unique en son genre. La dĂ©termination s’entretient Ă©galement en cĂŽtoyant des paires, c’est Ă  dire des personnes qui vivent la mĂȘme chose que vous, qui ont le mĂȘme objectif que vous. Cela permet non seulement d’échanger des conseils, des bonnes astuces, mais aussi de s’encourager les uns les autres. Augmentez votre estime de soi Soyez fiers de vous Nous avons tendance Ă  nous juger constamment et de maniĂšre particuliĂšrement sĂ©vĂšre. Nous relevons sans cesse nos dĂ©fauts, nos manquements, nos erreurs, nos Ă©checs, mais beaucoup moins nos qualitĂ©s, nos ressources, nos bonnes idĂ©es et nos rĂ©ussites. Nous accordons une attention parfois disproportionnĂ©e Ă  ce qui ne va pas, et nous ignorons ce qui va. Agir de cette maniĂšre est une erreur. L’humain a tendance Ă  Ă©voluer lorsqu’il est valorisĂ© par son positif, et non Ă©crasĂ© sous son nĂ©gatif. En ne percevant que le moins bon de vous mĂȘme, vous cultivez cette partie de votre ĂȘtre, et vous vous auto-dĂ©couragez Ă  avancer dans le bon sens. Il est trĂšs important d’ĂȘtre fiers de vous. N’attendez pas que les compliments viennent de l’extĂ©rieur. Sachez d’ailleurs que la sociĂ©tĂ© actuelle n’a pas tendance Ă  la valorisation des individus. Ne soyez pas esclave de l’avis des autres. Soyez capable d’ĂȘtre satisfait de votre personne de maniĂšre autonome. A partir de maintenant, exercez-vous, non seulement Ă  vous fĂ©liciter face Ă  toute dĂ©marche positive, mĂȘme minime, mais Ă©galement Ă  trouver ces dĂ©marches positives ! Pour cela, quelques petits exercices simples peuvent vous aider. Par exemple, chaque soir avant de vous coucher, obligez-vous Ă  trouver trois choses effectuĂ©es dans la journĂ©e pour lesquelles vous pouvez vous applaudir. Ne vous comparez pas sans cesse aux autres. Ce qui est simple pour les autres ne l’est pas nĂ©cessairement pour vous. Ce qui est simple pour vous ne l’est pas nĂ©cessairement pour les autres. Chaque personne est diffĂ©rente. Observez votre progression en fonction de votre parcours, de vos spĂ©cificitĂ©s. N’ayez pas honte d’ĂȘtre fiĂšre de vous, mĂȘme pour des choses qui apparaissent comme banales aux yeux des autres. Vous ĂȘtes pour vous-mĂȘme le meilleur juge. Aimez-vous L’amour de soi n’est pas de l’égoĂŻsme, mais une condition indispensable Ă  l’épanouissement. L’amour de soi va de pair avec la confiance en soi. La sociĂ©tĂ©, au travers du concept du narcissisme, nous apprend parfois que s’aimer soi-mĂȘme est un dĂ©faut ou une futilitĂ©. Il n’en est rien. Si ne voir que son bien-ĂȘtre, au dĂ©triment de celui d’autrui, l’est, le rĂ©el amour de soi, lui, reprĂ©sente exactement l’inverse. Il faut justement s’aimer soi-mĂȘme pour aimer les autres. De mĂȘme, avant d’ĂȘtre aimĂ© par les autres, il faut d’abord s’aimer soi-mĂȘme. Inconsciemment, nous cherchons Ă  compenser le manque d’amour que nous avons pour nous mĂȘme par l’amour d’autrui. Et ce, parfois au travers de conduites qui nous sont nĂ©fastes. Pourtant, l’amour de l’autre ne peut remplacer l’amour de soi. L’image que nous avons de nous-mĂȘme structure positivement ou nĂ©gativement notre comportement et notre relation aux autres et au monde qui nous entoure. Il est indispensable de se reconnaĂźtre un minimum de valeur pour rĂ©ussir. L’amour de soi permet de se protĂ©ger, de se mĂ©nager, de connaĂźtre ses intĂ©rĂȘts et d’avoir envie de les atteindre. Autant de critĂšres indispensables au bonheur. Le manque d’amour pour soi se construit gĂ©nĂ©ralement dĂšs l’enfance, au travers de divers traumatismes conscients ou inconscients. Il n’est cependant jamais trop tard pour travailler sur ces blessures et modifier son estime de soi. Cultivez votre estime de vous, travaillez-lĂ  ! Changez votre vision Nous nous voyons souvent au travers d’un miroir dĂ©formant. Le regard que nous portons sur nous-mĂȘmes est loin d’ĂȘtre objectif. Oreilles dĂ©collĂ©es, nez trop grand, strabisme lĂ©ger, poignĂ©es d’amour
 de nombreuses personnes dĂ©veloppent des complexes physiques auxquels elles portent une attention disproportionnĂ©e. Pourtant, quand elles questionnent les autres sur ces derniers, elles constatent que ces particularitĂ©s n’avaient pas Ă©tĂ© remarquĂ©es spontanĂ©ment par leur entourage ! Il en va de mĂȘme pour les situations sociales dans lesquelles nous n’avons pas agi de la maniĂšre dont nous l’aurions souhaitĂ©. Nous sommes persuadĂ©s que le monde entier remarque nos petits ratĂ©s quotidiens, quand, en rĂ©alitĂ©, pris dans le tourbillon des interactions, personne ne porte attention Ă  ces dĂ©tails. Nous avons trop souvent tendance Ă  ne percevoir que nos aspects nĂ©gatifs, et Ă  faire une montagne d’élĂ©ments en rĂ©alitĂ© insignifiants. En agissant toujours de cette maniĂšre, nous dĂ©veloppons une mauvaise estime de nous-mĂȘme, dont dĂ©coule, bien sĂ»r, un manque de confiance en soi. L’estime de soi est l’image que nous avons de nous mĂȘme. Elle correspond Ă  la valeur que nous nous accordons. L’estime de soi est naturellement trĂšs liĂ©e Ă  la confiance en soi. Celui qui a une mauvaise image de lui mĂȘme a tendance Ă  ne pas se sentir capable d’affronter les diffĂ©rentes situations qui l’entourent. Comment croire en son potentiel quand on ne croit pas en sa valeur ? Vous l’aurez compris, pour gagner en confiance en soi, il faut dĂ©jĂ  avoir une bonne estime de soi. Comment amĂ©liorer son estime de soi ? La rĂ©ponse est simple il suffit de modifier votre vision, votre maniĂšre de voir les choses. Il s’agira de travailler sur son image de soi et sur sa vision du soi idĂ©ale, de maniĂšre Ă  ce que l’écart entre les deux se rĂ©duise au maximum. Pour cela, il est important de faire preuve de moins de sĂ©vĂ©ritĂ© Ă  votre Ă©gard en relativisant certains points nĂ©gatifs et en axant votre regard sur des points positifs. L’idĂ©e est de donner le meilleur de vous-mĂȘme en toutes circonstances, tout en Ă©tant dans l’acceptation de ce que vous ne pouvez pas contrĂŽler ou rĂ©ussir dans l’immĂ©diat. De mĂȘme, il faudra faire preuve de plus d’indulgence dans ce que vous considĂ©rez ĂȘtre la perfection. Ne placez pas la barre trop haute. Prenez en compte le principe de rĂ©alitĂ©. Regardez d’oĂč vous partez pour dĂ©finir jusqu’oĂč vous voulez aller. Transformez votre Ă©chec en rĂ©ussite Avant toute chose, il ne faut pas renier ses Ă©checs. Il faut, au contraire, les respecter, les accepter, et mĂȘme, en certaines circonstances, se les remĂ©morer. En vivant dans le dĂ©ni, vous trouverez toujours un boulet Ă  votre pied, comme une blessure non soignĂ©e qui vous empĂȘche d’avancer correctement. Un Ă©chec ne doit pas vous faire encore plus perdre confiance en vous. L’échec est naturel, il fait partie de la vie. Vous avez Ă©chouĂ©, vous Ă©chouez et vous Ă©chouerez encore. Il est impossible de lutter contre cette fatalitĂ© de la nature humaine. Rappelez-vous que vous n’ĂȘtes ni le premier ni le dernier Ă  Ă©chouer. Il est cependant possible de tirer profit de vos Ă©checs. Un Ă©chec ne doit pas juste reprĂ©senter une tache noire sur votre parcours que vous rĂȘvez d’effacer. Au contraire, l’échec est une source de rĂ©flexion et d’apprentissage inestimable. Il ne faut pas vous dĂ©douaner de toute responsabilitĂ© d’un Ă©chec, mais en chercher les causes profondes. Cette dĂ©marche vous permettra de comprendre les choses que vous pouvez modifier pour atteindre votre but. Elle pourra Ă©galement mettre le doigt sur un dysfonctionnement plus profond. Par exemple, vous pourrez en venir Ă  la conclusion que le but ne correspondait pas rĂ©ellement Ă  vos aspirations ou votre profil. Ainsi, il vous sera possible de le modifier. Dans tous cas, il ne faut pas avoir peur de l’échec, et toujours aller de l’avant. Il faut considĂ©rer ce que vous faites comme des expĂ©rimentations qui vous permettent d’aller progressivement vers la bonne direction. Regardez la vie sur le long terme Il est positif d’ĂȘtre capable de s’ancrer pleinement dans l’instant prĂ©sent, mais Ă©galement de se dĂ©finir une ligne directrice gĂ©nĂ©rale, en regardant la vie sur le long terme. Cet Ă©quilibre fragile n’est pas toujours facile Ă  mettre en place. Il permet cependant de vivre intensĂ©ment chaque moment, tout en sachant oĂč l’on veut aller et pourquoi on veut y aller. Ainsi, chaque action que vous entreprenez s’inscrit dans une dĂ©marche globale qui a un sens. Cela vous permet d’agir avec plus de dĂ©termination, et de faire les meilleurs choix pour aujourd’hui, et pour demain. Quand vous savez dans quelle direction vous marchez, la motivation est au rendez-vous. De mĂȘme, effectuer des sacrifices dans l’instant prĂ©sent paraĂźt moins difficile quand on a conscience des bĂ©nĂ©fices que ces derniers peuvent nous apporter demain. Tout est une question de mesure. Attention cependant Ă  ne pas vous montrer trop rigoureux concernant la ligne directrice que vous Ă©tablissez dans votre vie. Une ligne directrice se doit de donner un sens large et gĂ©nĂ©ral Ă  vos actes, pas de les dĂ©finir Ă  l’avance dans les moindres dĂ©tails. La vie est nĂ©cessairement faite de surprises, et il faut apprendre Ă  s’adapter, Ă  s’ajuster, Ă  modifier ses plans parfois. Devenez plus mĂ»r et plus responsable Prenez la responsabilitĂ© de ce qui vous arrive Le dernier point indispensable pour acquĂ©rir la confiance en soi est la responsabilitĂ©. Beaucoup d’ĂȘtres humains tentent sans cesse de se dĂ©douaner de la responsabilitĂ© de leurs actes, de leurs pensĂ©es et de leur destinĂ©e. Ils trouvent des milliers d’excuses pour se convaincre que les Ă©lĂ©ments nĂ©gatifs de leur vie sont toujours de la faute des autres, ou simplement dus au manque de chance. De mĂȘme, ils se complaisent dans leurs manquements en leur trouvant une raison d’ĂȘtre. Ainsi, la majoritĂ© se perçoit comme victime et non comme acteur de son existence. Chacun se laisse balloter de gauche Ă  droite par sa peur, ses croyances limitantes, ses vieux rĂ©flexes, ses pulsions
 sans jamais redevenir maĂźtre de son vĂ©hicule terrestre, ni assumer ce qu’il a engendrĂ©. Nous reproduisons de cette maniĂšre les mĂȘmes schĂ©mas nĂ©gatifs de façon interminable et ignorons la force dont nous disposons en rĂ©alitĂ© pour impacter sur notre vie et le monde. La responsabilitĂ© fait pourtant partie des lois Ă©nergĂ©tiques universelles de l’Univers auxquelles nul ne peut Ă©chapper. De mĂȘme, la responsabilitĂ© consciente est indispensable au dĂ©veloppement personnel. La vie est une succession de choix qui dĂ©finit ce que vous ĂȘtes. MĂȘme le fait de ne rien faire est un choix. MĂȘme le fait de ne rien dire est communication. A chaque instant, par un geste, une parole, un regard, une pensĂ©e, vous pouvez modifier le cours des choses. Un humain inconscient qu’il est co-crĂ©ateur de sa rĂ©alitĂ© ne cessera de subir ses circonstances extĂ©rieures. Pire encore, il en viendra Ă  envier ceux qui semblent en bĂ©nĂ©ficier de plus favorables que lui. Accepter sa part de responsabilitĂ© vis-Ă -vis de soi et du monde, c’est grandir spirituellement, c’est devenir une conscience plus mature, c’est sortir du schĂ©ma bourreau-victime pour reprendre le contrĂŽle de sa vie. Ce travail, vous ĂȘtes le seul Ă  pouvoir l’effectuer. Personne ne doit et ne peut le faire Ă  votre place. Il n’y a pas de recette magique pour gagner en confiance en soi. La confiance en soi est le fruit d’un travail long et complexe. Elle s’inscrit dans le cadre du dĂ©veloppement personnel. Cela signifie qu’elle ne peut s’établir seule, mais s’articule avec d’autres exercices visant Ă  devenir une meilleure version de soi. Laculture permet Ă  l'homme de s'Ă©lever au-dessus de lui-mĂȘme. La culture est une aspiration Ă  la libertĂ©, elle suppose un recul par rapport aux Ă©vĂ©nements, aux hommes et aux
RĂ©sumĂ©s Le souci de soi selon la lecture qu’en offre Foucault, en mettant l’accent sur le processus de travail que chacun est amenĂ© Ă  entreprendre pour soi-mĂȘme et pour la citĂ©, semble, en dĂ©pit de problĂ©matisations partant de prĂ©misses en apparence Ă©loignĂ©es, pouvoir ĂȘtre rapprochĂ© du concept de care dĂ©veloppĂ© par Joan Tronto. Le care, en effet, suppose Ă©galement un processus de travail qui se fonde sur un rapport Ă  l’autre en termes de proximitĂ© et de contextualisation. À un second niveau, le souci de soi, comme le care, supposent un rapport Ă  la citĂ©, en d’autres termes un rapport Ă©thique au politique. Foucault analyzing the care of the self shows that it implies an ongoing process of work one has to undertake in order to mind the self and the City. Although Joan TrontoÂčs concept of care is not grounded on the same premises as those of Foucault, she also insists on the importance of the process it supposes. Both highlight the political as well as ethical arguments in both analysis. In other words an ethical relationship to polity. Haut de page Texte intĂ©gral 1 La place qui est faite Ă  la connaissance de soi-mĂȘme devient plus importante la tĂąche de s’éprouver, de s’examiner, de se contrĂŽler dans une sĂ©rie d’exercices bien dĂ©finis place la question de la vĂ©ritĂ© – de la vĂ©ritĂ© de ce que l’on est et de ce qu’on est capable de faire – au cƓur de la constitution du sujet moral », Ă©crit Foucault dans le troisiĂšme tome de son Histoire de la sexualitĂ© intitulĂ©e Le Souci de soi 1984. Et c’est Ă  interroger ce terme de souci que nous voulons nous attacher ici Ă  partir d’une lecture croisĂ©e de Foucault et du travail de Joan Tronto, Moral Boundaries. A Political Argument for an Ethic of Care sur le care 1 comme dimension Ă  la fois Ă©thique et politique pour nous demander si le souci de soi Ă©voquĂ© par l’un peut ĂȘtre mis en rĂ©sonance et comment avec la dĂ©marche de la seconde 1993, Ă  paraĂźtre en traduction française 2004. Pour cela nous procĂ©derons en trois Ă©tapes sans perdre de vue le risque attachĂ© Ă  une telle entreprise qui se veut Ă  l’heure actuelle davantage une esquisse problĂ©matique qu’une dĂ©monstration pleinement aboutie. En premier lieu nous prĂ©senterons l’argumentation de Foucault sur le souci, essentiellement Ă  partir des deuxiĂšme et troisiĂšme tomes de l’Histoire de la sexualitĂ©, intitulĂ©s L’Usage des plaisirs et Le Souci de soi 1984. Nous prĂ©senterons ensuite le concept de care que nous traduirons par souci et/ou soin 2 dans le travail de Tronto. Nous tenterons dans une troisiĂšme partie de relever les convergences qui culminent Ă  notre avis dans la dimension politique qui nous semble au fondement de l’entreprise conduite par ces deux auteurs, mĂȘme si leur Ɠuvre ne peut ĂȘtre rĂ©duite Ă  cet aspect que nous privilĂ©gions ici. La connaissance de soi chez Michel Foucault 2Rompant dĂšs 1976 avec ce qu’il appelle l’hypothĂšse rĂ©pressive » censĂ©e fonder le rapport que les sociĂ©tĂ©s modernes instaurent avec la sexualitĂ©, Michel Foucault introduit sa dĂ©marche autour d’une volontĂ© de savoir » Ă  laquelle il fait succĂ©der une analyse de l’usage des plaisirs ». L’annĂ©e de sa mort le troisiĂšme volume, Le souci de soi », clĂŽt cette Histoire de la sexualitĂ©. S’interrogeant sur les racines de la dĂ©fiance Ă  l’égard du plaisir depuis l’éclosion au xviie siĂšcle d’une conception nouvelle de la sexualitĂ© prenant appui sur une technologie de pouvoir centrĂ©e sur la vie », Michel Foucault revisite l’évolution des conceptions relatives au plaisir dans l’AntiquitĂ© grecque entre le ive siĂšcle avant JĂ©sus-Christ et le ier siĂšcle de notre Ăšre. Insistant sur l’importance des modes de subjectivation pratiques de soi, Foucault souligne que l’on s’intĂ©resse, dans l’AntiquitĂ©, moins au respect de la loi stricto sensu qu’à l’attitude qui fait qu’on la respecte. L’accent est alors surtout mis sur le rapport que l’individu entretient Ă  l’égard de soi, c’est-Ă -dire finalement au recours, au travers de modes de subjectivation spĂ©cifiques 3, Ă  des formes d’ascĂšse dans l’usage des plaisirs chrĂšsis aphrodision qui s’actualiseront tout aussi bien dans une pratique de santĂ©, dans la gestion domestique ou dans les pratiques de cour amoureuse Ă  l’égard des garçons en particulier, dans un mĂȘme rapport Ă  la vĂ©ritĂ©. 3La morale qui sous-tend un tel usage des plaisirs s’inscrit dans ce que Foucault appelle les arts de l’existence » dĂ©finis comme des pratiques rĂ©flĂ©chies et volontaires par lesquelles les hommes se fixent des rĂšgles de conduite, mais cherchent Ă  se transformer eux-mĂȘmes, Ă  se modifier dans leur ĂȘtre singulier et Ă  faire de leur vie une Ɠuvre qui porte certaines valeurs esthĂ©tiques et rĂ©pondent Ă  certains critĂšres de style » 4. En ce sens l’usage des plaisirs doit ĂȘtre contenu et suppose d’éviter l’excĂšs et l’intempĂ©rance. Prendre son plaisir comme il faut », au moment opportun kairos permet d’éviter de tomber dans l’immoralitĂ© qui dĂ©coule chez les Grecs soit d’un excĂšs, soit d’une position subjective de passivitĂ© 5. Prendre son plaisir n’est jamais se laisser aller Ă  ses appĂ©tits comme le fait DiogĂšne, mais se maĂźtriser, apprĂ©hender le besoin, lui laisser l’espace nĂ©cessaire qui lui permette de se dĂ©ployer avant d’ĂȘtre satisfait. C’est le besoin qui doit rĂ©guler le plaisir et il ne doit ĂȘtre assouvi qu’aprĂšs une suspension, seule Ă  mĂȘme de conjurer l’intempĂ©rance qui signerait un manque de maĂźtrise de soi. Cette culture de soi » organise une pratique de l’art de l’existence qui suppose une vĂ©ritable conversion Ă  soi 6 que l’on ne peut atteindre qu’au terme d’un travail oĂč la pratique d’exercices permet de se commander Ă  soi-mĂȘme », de maintenir un empire » sur ses plaisirs 7. Ce n’est qu’au terme d’un combat, d’une lutte pour vaincre les virtualitĂ©s excessives des aphrodisia 8 par l’adoption d’une attitude polĂ©mique avec soi-mĂȘme » oĂč il convient de se mesurer Ă  soi 9 que l’on agit comme un ĂȘtre rationnel 10. Ainsi prendre soin de soi, consiste, non seulement Ă  prendre la mesure de ce dont on est capable » 11, mais Ă  discriminer, sĂ©lectionner et contrĂŽler les reprĂ©sentations, tel un veilleur de nuit » qui se tient Ă  l’entrĂ©e des villes, afin d’en faire un usage appropriĂ©. Se plaire » ainsi Ă  soi-mĂȘme renvoie, selon Foucault, suivant SĂ©nĂšque, Ă  un plaisir dĂ©fini par le fait de n’ĂȘtre provoquĂ© par rien qui soit indĂ©pendant de nous et qui n’échappe par consĂ©quent Ă  notre pouvoir il naĂźt de nous-mĂȘme et en nous-mĂȘme » 12. C’est le prix Ă  payer pour atteindre Ă  l’allĂ©gresse Elle foisonnera Ă  condition d’ĂȘtre au-dedans de toi-mĂȘme
 sois heureux de ton propre fonds. Mais ce fond quel est-il ? Toi-mĂȘme et la meilleure partie de toi » 13. Le care selon Joan Tronto 4Examinons Ă  prĂ©sent la maniĂšre dont Joan Tronto envisage le care. Adoptant une position fĂ©ministe, Joan Tronto met au jour la maniĂšre dont opĂšrent ce qu’elle nomme les trois frontiĂšres de la morale » – entre politique et morale ; entre point de vue universel et particulier ; entre public et privĂ© – qui maintiennent les femmes en situation d’outsiders Ă©vincĂ©es de la vie publique. Ce faisant, elle cherche Ă  Ă©lucider les conditions de possibilitĂ© d’un renversement des termes qui fondent ces partages. Se demandant comment traiter de maniĂšre morale des autres distants que nous estimons semblables Ă  nous-mĂȘmes » 14 en pratiquant une politique du care, Tronto ne se rapproche-t-elle pas de l’éthique du souci de soi ? 5Quelle est, en effet, l’argumentation de Tronto ? Comme l’ont amplement montrĂ© les thĂ©oriciennes du fĂ©minisme, les questions ayant trait Ă  la vie des femmes, des esclaves, des domestiques et des travailleurs n’ont Ă©tĂ© envisagĂ©es ni par la tradition philosophique ni par les thĂ©ories politiques. En proposant de prendre en compte cette dimension de l’activitĂ© humaine Ă  partir du concept de care, Tronto insiste sur la nĂ©cessitĂ© de repenser le cadre conceptuel qui a amenĂ© Ă  son Ă©viction du champ moral et politique. Cadre conceptuel que Tronto revisite en le situant dans l’évolution politique qui prĂ©side Ă  cette disparition qui date de l’émergence de la sociĂ©tĂ© capitaliste. Prenant appui sur les analyses dĂ©veloppĂ©es par les philosophes Ă©cossais » – Hutcheson, Hume et Adam Smith –, Tronto met l’accent sur les richesses contenues, Ă  ses yeux, dans une morale formulĂ©e en termes de sensibilitĂ© aux conditions particuliĂšres 15, de sympathie et de bienveillance Ă  l’égard d’autrui dĂ©fendue par ces auteurs. Elle observe que cette Ă©thique s’appliquait dans la vie sociale avant que n’intervienne l’irruption sans partage de la logique marchande fondĂ©e sur l’intĂ©rĂȘt personnel qui va s’imposer Ă  l’avĂšnement de la sociĂ©tĂ© capitaliste et conduire Ă  une reformulation de la question morale. Cette proto-morale que Tronto dĂ©finit comme une morale contextuelle », demande que chacun-e s’astreigne Ă  une Ă©ducation Ă  la vertu, [au] sens des fins de la vie humaine [et] un sens moral » 16. Loin de constituer seulement des prĂ©ceptes abstraits ou moralisateurs, ces qualitĂ©s, proches de la conception de la vertu prĂŽnĂ©e par Aristote, supposent une proximitĂ© non seulement physique mais morale aux autrui » dont on partage le monde et se traduit par une forme de bienveillance de rĂ©ciprocitĂ© qui dĂ©pend de la situation dans laquelle se trouvent les individus » Hume parle de sympathie Ă©tendue » et Adam Smith d’un sentiment de convenance », de dĂ©cence » ou de sympathie morale » qui contraignent l’individu Ă  tenir compte de la situation des autrui ». Dans cet univers hommes et femmes sont Ă©galement dotĂ©s des mĂȘmes vertus morales et s’obligent, d’une certaine maniĂšre Ă  adopter activement la place de l’autre ». Cet optimisme » thĂ©orique sera largement nuancĂ© par A. Smith lors des derniĂšres Ă©ditions de la Richesse des nations lorsqu’il observera la montĂ©e de la sociĂ©tĂ© marchande avec les mises Ă  distance physiques et sociales qu’elle entraĂźne. L’ancienne morale situĂ©e dans et contextualisĂ©e par la proximitĂ© ne peut plus s’exercer. DĂšs lors la morale universaliste kantienne redessinera les contours des nouvelles arĂšnes morales et partant, comme l’a Ă©galement montrĂ© GeneviĂšve Fraisse pour la RĂ©volution française 17, d’attribuer l’intervention morale aux femmes du mĂȘme coup assignĂ©es Ă  la sphĂšre privĂ©e, lieu privilĂ©giĂ© de production des sentiments, de l’attention et du soin 18. 6Convoquer ainsi l’apport historique des philosophes Ă©cossais » permet Ă  Tronto de proposer une lecture alternative du souci moral susceptible de fonder le concept de care qu’elle cherche Ă  dĂ©ployer en Ă©chappant au seul cadre universaliste kantien qui a permis, dans un double mouvement, de faire coĂŻncider le domaine du soin et du souci avec les tĂąches dĂ©volues aux femmes et de l’exclure d’un univers politique dont les femmes ne font plus partie. Poursuivant son argumentation, Tronto rĂ©fute ensuite une conception essentialiste issue d’une thĂ©orie psychologique du dĂ©veloppement moral. Conduisant en 1958 une Ă©tude sur la nature du raisonnement moral, Lawrence Kohlberg a Ă©tabli une hiĂ©rarchisation des types de jugement moral conformes, selon lui, Ă  une Ă©thique de la justice 19. Son assistante, Carol Gilligan 1982, 1986 20 a rĂ©cusĂ© cette approche, en estimant que devait ĂȘtre prise en compte ce qu’elle appelle une voix morale difĂ©rente » qui fonde une Ă©thique du souci et de la relation ou des connexions, du care ancrĂ©e dans la responsabilitĂ©. Gilligan souligne que, cette posture morale est engendrĂ©e au cƓur mĂȘme de circonstances concrĂštes. C’est une pratique, une activitĂ©, au cƓur d’expĂ©riences quotidiennes et de problĂšmes moraux qui se posent pour des personnes rĂ©elles au cours de leur vie de tous les jours. Gilligan a analysĂ© cette posture morale en termes de genre. On n’est pas trĂšs Ă©loignĂ© de la sympathie », de la bienveillance » souhaitĂ©es par les philosophes Ă©cossais ». 7Pour autant l’apport de Gilligan contribue-t-il vĂ©ritablement Ă  renouveler l’analyse du souci ou, mieux, de redĂ©finir sa place – et partant, celle des femmes – dans l’arĂšne politique ? L’idĂ©e selon laquelle hommes et femmes ont des capacitĂ©s morales diffĂ©rentes » n’est-elle pas rĂ©currente au contraire en Occident, se demande Tronto ? Que cette idĂ©e penche, selon les Ă©poques ou selon les cas, en faveur ou au dĂ©triment des femmes ne saurait cacher le fait que les sentiments moraux sont affectĂ©s d’une valence en termes de genre. En ce sens le travail de Gilligan ne s’inscrit-il pas parfaitement dans le droit fil de la pensĂ©e sur l’action en justifiant l’existence d’une Ă©lite moralement compĂ©tente » 21 en termes essentialistes. Elle se demande si les diffĂ©rences que Gilligan Ă©tablit entre hommes Ă©thique de la justice et femmes Ă©thique du souci, du care ne pourraient s’appliquer, par exemple, pour diffĂ©rencier les attitudes de femmes blanches des classes moyennes de celles de femmes afro-amĂ©ricaines par exemple 22 ? Dans ce cas, l’analyse de Gilligan revient Ă  occulter et obscurcir ce qui relĂšve bien davantage de diffĂ©rences de classe ou de race. DĂšs lors est-il encore possible de considĂ©rer que leur voix diffĂ©rente » permettrait aux femmes de se faire entendre dans l’arĂšne politique ? Autrement dit, cette dimension dĂ©finie par le genre serait-elle susceptible de transformer le rapport des femmes Ă  la sphĂšre politique et de moraliser » cette derniĂšre ? Ou, pour le dire autrement, de faire entrer la question Ă©thique dans l’arĂšne politique dont elle est gĂ©nĂ©ralement dissociĂ©e ? C’est Ă  ce point nodal que l’argumentation de Tronto gagne en puissance lorsqu’elle pointe l’apolitisme de l’analyse de Gilligan, restreinte aux relations interpersonnelles, tout en maintenant intactes les frontiĂšres qui sĂ©parent les activitĂ©s du souci, du care de l’arĂšne politique. Tronto va alors opĂ©rer une conversion de la pensĂ©e en dĂ©senchĂąssant le souci, le care de la dimension de genre et en problĂ©matisant d’emblĂ©e ce concept Ă  un niveau politique. 8Sa dĂ©marche propose, en effet, de rompre avec toute conception d’un autre socialement hiĂ©rarchisĂ©e au profit d’une acception oĂč tout autre singulier pourra faire l’objet d’un souci et d’une sollicitude Ă©quivalents quelles que soient sa position et son attente. En d’autres termes, mettre le souci, le care au centre de la vie humaine revient Ă  leur assigner une autre place dans la thĂ©orie morale et politique. La fragmentation actuelle des activitĂ©s de souci et de care les enferme dans un univers invisible et dĂ©valorisĂ© dans nos sociĂ©tĂ©s et perpĂ©tue ainsi le maintien des structures de pouvoir et des privilĂšges qui y sont attachĂ©s. La conception essentialiste de Gilligan affine peut-ĂȘtre l’analyse de formes mĂ©connues de sensibilitĂ© des femmes, mais en les maintenant Ă  l’écart de l’arĂšne politique, perpĂ©tue leur assignation Ă  des tĂąches de souci et de care, socialement dĂ©valorisĂ©es et, ajoute Tronto, invisibilisĂ©es, parce que socialement cruciales pour le fonctionnement des rapports sociaux. Le souci, le care doivent donc ĂȘtre dissociĂ©s d’une dimension en termes de genre. Ils doivent, au contraire, concerner l’ensemble des autres humains, mais aussi tout notre monde matĂ©riel, animal, vĂ©gĂ©tal. C’est donc Ă  une forme d’écologie Ă©thique et politique tout autant qu’à une Ă©thique Ă  l’égard d’autrui que le care est appelĂ© Ă  s’attacher, en tant qu’ activitĂ© gĂ©nĂ©rique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpĂ©tuer et rĂ©parer notre » monde de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde comprend nos corps, nous-mĂȘmes et notre environnement, tous Ă©lĂ©ments que nous cherchons Ă  relier en un rĂ©seau complexe, en soutien Ă  la vie » 23. S’attachant Ă  identifier les besoins ou, mieux, les aspirations, le care, selon Tronto, se rapproche du souci Ă©voquĂ© par Foucault il en appelle de la mĂȘme façon Ă  une conversion de soi, Ă  un style de vie, Ă  la vie comme Ɠuvre. Il s’agit de se soucier d’aspirations non satisfaites ; de se charger de rĂ©pondre de maniĂšre responsable aux attentes ainsi dĂ©tectĂ©es ; d’accorder des soins, du care Ă  travers une activitĂ© pratique spĂ©cifique ; enfin, se soucier, de maniĂšre adĂ©quate de l’autre suppose que ce souci convienne Ă  cet autre ou Ă  cet objet. Être l’objet du care ne saurait, en effet, ĂȘtre une position passive l’apprĂ©ciation de l’objet du souci doit faire advenir celui-ci comme sujet d’une nouvelle demande, conduisant Ă  d’autres formes de souci, engendrĂ©es dans le cours mĂȘme de l’interaction. PlacĂ©e sous le signe de l’immanence, cette demande doit conduire Ă  une action de la personne ou de l’objet dont on s’est souciĂ©. Se rĂ©fĂ©rer Ă  une telle dimension, immanente Ă  chaque situation particuliĂšre, permet que le souci de l’autre Ă©chappe Ă  toute tentative de rĂ©ification ou d’instrumentalisation charitable ou paternaliste. Car, Tronto insiste sur ce point, se soucier de l’autre ou d’un l’objet quelconque implique nĂ©cessairement une position de dissymĂ©trie, une position de pouvoir que l’éthique du souci ou du care qu’elle dĂ©fend cherche Ă  contrecarrer, Ă  limiter, mĂȘme de maniĂšre partielle et relative, par une forme de co-production ou mieux de co-crĂ©ation ad hoc et singuliĂšre. L’objet dont on se soucie doit pouvoir advenir en tant que singularitĂ© non rĂ©ductible au seul besoin », Ă  un pur rĂ©ceptacle de soins. Le souci, le care s’édifient donc au cƓur d’une trame sans cesse Ă  refaçonner, Ă  réélaborer et Ă  renĂ©gocier entraĂźnant par lĂ  mĂȘme une prolifĂ©ration d’autres formes et activitĂ©s de care qui en dĂ©coulent en cascade » ; un processus qui traduit l’infinitĂ© des besoins ou des aspirations, ceux-ci, Tronto veille Ă  le souligner, ne pouvant tous ĂȘtre satisfaits. 9Le souci, le care deviennent alors, non plus des dispositions fĂ©minines par exemple mais une pratique. Ils font de chacun de nous un ĂȘtre, on pourrait dire un monde, ayant, Ă  tout moment et de maniĂšre permanente, besoin qu’un-e autre se soucie de nous. C’est lĂ  la dimension Ă©thique radicale dĂ©veloppĂ©e par Tronto nous sommes tou-te-s dĂ©pendant-e-s de la prĂ©occupation d’autres qui se soucient de nous. Et ces autres qui se soucient de nous – dont nous ne reconnaissons pas toujours l’importance ou la nĂ©cessitĂ© – façonnent des pratiques qui nous conviennent et qui nous maintiennent en vie. En ce sens, comme les nourrissons, nous sommes, en tant qu’ĂȘtres sociaux, tou-te-s faibles et dĂ©pendant-e-s du care qui nous est dispensĂ©. Ainsi se dessinent les contours d’une Ă©thique du souci, du care qui transgresse les frontiĂšres invalidantes entre le public et le privĂ© et qui rend enfin compatibles justice et sollicitude pour tou-te-s. Ne peut-elle ainsi contribuer Ă  dĂ©velopper une posture d’engagement moral » 24 susceptible de favoriser l’émergence d’une voie nouvelle pour la dĂ©mocratie ? De quelques convergences 10À un premier niveau, on pourrait s’interroger sur la pertinence de mettre ainsi en regard la conception du souci de soi dĂ©veloppĂ©e chez Foucault avec celle, en apparence fort Ă©loignĂ©e, du care comme souci de l’autre, tel qu’il a Ă©tĂ© problĂ©matisĂ© par Joan Tronto. Le souci de soi concerne, Foucault le rappelle, le rapport que l’homme libre entretient avec lui-mĂȘme, avec ses pairs, mais aussi avec des autres absolument incomparables en termes de statut et de place les femmes, les enfants et les esclaves. La rĂ©gulation que l’homme antique doit imposer Ă  l’égard de ses plaisirs aphrodisia doit s’appliquer Ă  tous les domaines de sa vie, tant dans la vie publique que dans la sphĂšre de l’oikos 25. La tempĂ©rance en tant que qualitĂ© morale requise doit ĂȘtre exercĂ©e tant sur le corps que sur les biens 26. Pourtant, se soucier ainsi de soi nĂ©cessite, Foucault le prĂ©cise, que l’on en fasse un usage viril », actif. C’est, poursuit Foucault, cette virilitĂ© Ă©thique » conçue comme virilitĂ© sociale » qui modĂšle et façonne la virilitĂ© sexuelle ». Requise Ă©galement pour les femmes, la tempĂ©rance est Ă©galement rĂ©fĂ©rĂ©e Ă  la virilitĂ© dotĂ©es d’une telle virilitĂ© vertueuse », les femmes ne peuvent cependant jamais jouir d’un exercice plein de la tempĂ©rance, qui reste l’apanage des seuls hommes libres. 11Un tel usage viril » du souci de soi n’invalide-t-il pas d’emblĂ©e le parallĂšle que nous cherchons Ă  Ă©tablir entre les deux conceptions du souci ? La potesta sui 27, en effet, peut sembler plus proche d’une position d’omnipotence que de la dimension propre au souci tel que l’envisage Tronto. L’exercice de rapprochement pourrait donc s’arrĂȘter lĂ , tant les prĂ©misses semblent Ă©loignĂ©s de prime abord. À seconde vue pourtant, des convergences semblent pouvoir s’esquisser entre la question de la maĂźtrise dans l’usage des plaisirs dont l’homme de l’AntiquitĂ© grecque doit faire preuve, et les postures morales qu’évoque Tronto pour l’exercice d’une Ă©thique du care. Le rapport vertueux Ă  soi, qui seul peut procurer pouvoir sur soi et libertĂ©, se comprend en effet comme une raison pratique » qui permet Ă  chacun de dĂ©terminer, comme l’indique Aristote dans l’Éthique Ă  Nicomaque ce qu’on doit, comme on le doit, quand on le doit » 28. Ces arts de faire, ces techne, ces procĂ©dures, peuvent, Ă  notre sens, ĂȘtre rapprochĂ©s des divers moments dĂ©finis par Tronto comme les Ă©tapes du processus du care, oĂč l’on se soucie de rĂ©pondre Ă  une attente. Si cette auteure ne parle pas en termes de vertu, l’hermĂ©neutique qu’elle propose de construire dans l’apprĂ©ciation des attentes d’un autre quelconque ne suppose-t-il pas en effet le mĂȘme type de rapport agonistique Ă  soi, qui suppose de se dĂ©prendre de ce qui nous est le plus proche et le plus immĂ©diat, Ă  savoir notre propre intĂ©rĂȘt ? Si c’est en recourant Ă  des exercices et des examens de conscience que le citoyen antique peut se soucier de soi de maniĂšre appropriĂ©e, le rapport Ă  soi qu’il convient d’élaborer pour donner consistance Ă  une Ă©thique du care ne suppose-t-il pas de la mĂȘme maniĂšre d’expĂ©rimenter des outils mĂ©thodologiques ad hoc ? Se soucier de », dans l’éthique du care, suppose aussi de s’y entraĂźner, de se plier Ă  une discipline qui permette de se dĂ©prendre des positions charitables ou paternalistes habituellement de mise. Autrement dit, la conversion ascĂ©tique exigĂ©e dans la citĂ© grecque n’est peut-ĂȘtre pas si Ă©loignĂ©e de celle qu’il conviendrait d’opĂ©rer dans nos sociĂ©tĂ©s aveugles et muettes sur le souci Ă  porter Ă  tout un ensemble d’autres. Tout comme aujourd’hui, les Grecs de l’AntiquitĂ©, en mobilisant une pensĂ©e pratique, recourent Ă  une techne, [d’]un savoir-faire, qui en tenant compte des principes gĂ©nĂ©raux, guiderait l’action dans son moment, selon son contexte et en fonction de ses fins » 29. Cette contextualisation pragmatique, qui constitue le meilleur critĂšre d’apprĂ©ciation de l’adĂ©quation de la position morale, ne rappelle-t-elle pas les morales contextuelles » dĂ©veloppĂ©es par les philosophes Ă©cossais au xviie siĂšcle et l’une des procĂ©dures au cƓur de l’éthique du care telle que la dĂ©finit Tronto ? Comme pour le citoyen grec, le souci dont il est question dans une Ă©thique du care suppose un choix, une volontĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e de ne pas faire pour ou Ă  la place de, mais d’élaborer une posture qui donne voix » Ă  l’autre. En tant que pragmatique contextuelle, processuelle et immanente, cette Ă©thique du care suppose un rapport problĂ©matique et polĂ©mique Ă  soi, elle suppose une compĂ©tence de la sensibilitĂ© » 30 ce que les fĂ©ministes anglo-saxonnes appellent une connaissance situĂ©e » qui, par dĂ©finition, trouble les identitĂ©s professionnelles, culturelles et affectives et embrasse l’autre dans un ensemble labile et prolifĂ©rant d’affects, de contacts et de relations. 12Mais c’est Ă©galement Ă  un autre niveau que le rapprochement entre les analyses de Foucault et de Tronto peut ĂȘtre Ă©clairant celui du rapport au politique. Car le souci de soi, Foucault insiste sur ce point, consiste aussi et surtout Ă  faire de sa vie une Ɠuvre Ă©clatante » 31. Ainsi, la tempĂ©rance dans les conduites sexuelles, en tant que pratiques sociales oĂč se lit en creux la maniĂšre d’user des autres et de les traiter, ne concerne pas tout le monde dans la citĂ© grecque. Elle n’est que pour ceux qui ont rang, statut et responsabilitĂ© dans la citĂ© ». C’est lĂ  que s’établit un lien entre ce que Foucault dĂ©finit comme une pensĂ©e pratique » et la dimension Ă©thique et politique. Il revient en effet Ă  l’homme tempĂ©rant, maĂźtrisant ses plaisirs, de dĂ©finir ce qu’il faut faire, Ă  travers l’usage d’une techne, d’un savoir-faire mobilisĂ© et mis en Ɠuvre dans le cadre les lois communes de la citĂ©, de la religion et de la nature au moment opportun, en tenant compte du contexte considĂ©rĂ©. Une telle dĂ©marche suppose la sagesse, autrement dit la capacitĂ© de se commander Ă  soi-mĂȘme ». RĂ©sister et lutter, c’est-Ă -dire finalement assurer sa domination sur les dĂ©sirs et les plaisirs, construit l’attitude polĂ©mique avec soi-mĂȘme comme un travail, un processus pour lequel il convient de s’exercer par des entraĂźnements, des mĂ©ditations, des Ă©preuves de pensĂ©e, des examens de pensĂ©e. Se mesurer ainsi avec soi-mĂȘme autorise, d’une certaine maniĂšre, Ă  s’occuper de la citĂ©. De la mĂȘme façon pour Tronto, une Ă©thique du care suppose un travail dont l’aboutissement n’est jamais atteint, puisque toute action visant Ă  se soucier d’un autre ou d’un objet quelconque requiert une Ă©laboration, la mobilisation de compĂ©tences que seule une activitĂ© rĂ©flexive et processuelle est Ă  mĂȘme d’offrir. Se soucier de » suppose une forme de disponibilitĂ© que les anglo-saxons dĂ©finissent comme la serendipity, capacitĂ© de savoir se saisir de toutes les opportunitĂ©s, forme de vigilance telle que celle dont doit faire preuve un guetteur qui veille Ă  ne pas ignorer un danger. Ici, en l’occurrence, il s’agit de veiller Ă  ne pas mĂ©connaĂźtre, ignorer, passer par inadvertance Ă  cĂŽtĂ© d’un autrui dont il conviendrait de se soucier. Cette attention flottante, capable d’accueillir l’indiscernable et l’indĂ©cidable, nĂ©cessite de dominer ses dĂ©sirs propres et de se reconnaĂźtre, encore une fois, comme pouvant Ă©galement avoir besoin que l’on se soucie de nous. C’est en ce sens que, Foucault et Tronto, en partant de prĂ©misses fort Ă©loignĂ©es en apparence, ouvrent des pistes pour de nouvelles formes d’éthique. 13D’autres concordances peuvent ĂȘtre signalĂ©es entre leurs deux pensĂ©es. Comme l’analyse Foucault, le sujet tempĂ©rant » n’a pas fait disparaĂźtre la vivacitĂ© des plaisirs et des dĂ©sirs, il les a maĂźtrisĂ©s. Si Socrate ne se laisse pas sĂ©duire par Alcibiade, ce n’est pas parce qu’il est purifiĂ© » de tout dĂ©sir pour les garçons, mais parce que l’épreuve rend visible sa capacitĂ© Ă  y rĂ©sister. Le dĂ©sir n’est pas niĂ©, il est, grĂące Ă  l’enkrateia, dominĂ©. Et c’est cette capacitĂ© Ă  dominer ses plaisirs qui ouvre aux rapports avec la citĂ©. Quand nous aurons ensemble pratiquĂ© suffisamment cet exercice [askesantes], nous pourrons, si bon nous semble, aborder la politique » 32. Seul un tel entraĂźnement peut constituer l’individu en sujet moral et faire de la citĂ© le lieu oĂč peut s’épanouir la libertĂ©. La libertĂ© 33 qu’il convient d’instaurer et de prĂ©server, c’est bien sĂ»r celle des citoyens dans leur ensemble, mais c’est aussi, pour chacun, une certaine forme de rapport de l’individu Ă  lui-mĂȘme ». En d’autres termes, la forme de souverainetĂ© » que l’individu exerce sur lui-mĂȘme est un Ă©lĂ©ment constitutif du bonheur et du bon ordre de la citĂ© ». 14S’affranchissant ainsi de la contrainte qu’imposeraient les plaisirs s’ils n’étaient maĂźtrisĂ©s, l’homme libre peut gouverner les autres de maniĂšre appropriĂ©e, ce que ne permettrait pas une conduite soumise sans retenue Ă  leurs dĂ©rĂšglements. Selon ÉpictĂšte, l’ĂȘtre humain est dĂ©fini comme l’ĂȘtre qui a Ă©tĂ© confiĂ© au souci de soi ». Les hommes doivent veiller sur eux-mĂȘmes individuellement et collectivement, non par quelque dĂ©faut qui le[s] mettrait en Ă©tat de manque et le[s] rendrait de ce fait infĂ©rieur aux animaux, mais parce que le dieu a tenu Ă  ce qu’il[s] puisse[nt] faire librement usage d’eux-mĂȘmes, c’est Ă  cette fin qu’il les a dotĂ©s de raison » 34. L’epimelea heautou, la cura sui comme exercice permanent du soin de soi-mĂȘme » 35 est donc avant tout pratique sociale, activitĂ© politique et non repli narcissique ou solitaire. Car cette anachorĂšse en soi » se dĂ©cline en une multitude d’activitĂ©s sociales. Le terme d’epelemeia s’applique indiffĂ©remment pour Ă©voquer les activitĂ©s du maĂźtre de maison, les tĂąches du prince qui s’occupe de ses sujets, les soins qu’on doit apporter Ă  un malade ou Ă  un blessĂ©, ou encore les devoirs qu’on rend aux dieux ou aux morts » 36. C’est un labeur, qui demande un effort et du temps. L’epemeleia est une activitĂ© essentiellement sociale », c’est un service d’ñme » qui signe une interdĂ©pendance manifestant, en fin de compte, la fragilitĂ© de chacun-e. Car cette interdĂ©pendance invite Ă  se reconnaĂźtre comme malade ou menacĂ© par la maladie. Elle renvoie Ă  l’agencement entre la personne se souciant de » et la personne ou l’objet quelconque dont on se soucie. Le care concernant chacun-e de nous, mieux, nous Ă©tant nĂ©cessaire Ă  tout moment, ne cesse d’ouvrir, transversalement aux institutions et aux pouvoirs instituants, des pratiques, des expĂ©rimentations, d’oĂč peuvent Ă©merger de nouvelles attentes, de nouvelles aspirations dont il conviendra de se soucier. Ces nouvelles attentes ne sont pas exclusivement personnelles, elles sont au contraire Ă©minemment sociales, et mĂȘme politiques, au sens oĂč se reconnaĂźtre comme malade ou menacĂ© » comme l’écrit Foucault ou s’admettre comme dĂ©pendant d’autrui Ă  tout moment comme l’écrit Tronto, permet de fonder un ĂȘtre ensemble. Par dĂ©finition je suis l’ autrui » dĂ©pendant pour d’autres autrui », et c’est cette reconnaissance, l’accĂšs Ă  cette dimension politique qui fait sociĂ©tĂ© – une sociĂ©tĂ© fondĂ©e sur le souci de soi et de l’autre. En ce sens, l’éthique du care propose une nouvelle forme de problĂ©matisation » du souci. La pratique de soi selon les Grecs, rappelle Foucault, doit permettre Ă  chacun de dĂ©couvrir qu’il est en Ă©tat de besoin, qu’il lui est nĂ©cessaire mĂ©dication et secours » 37. En ce point se rejoignent de maniĂšre lumineuse une conception antique du souci de soi et une Ă©thique du care en devenir, Ă  travers cette commune assomption de la fragilitĂ© humaine 38 qui fait de chacun-e de nous un ĂȘtre dont il convient de se soucier. 15Au terme de ce parcours hypothĂ©tique, il convient de faire retour sur quelques libertĂ©s que cette argumentation a prises avec le cƓur de la problĂ©matique foucaldienne. Le parti de faire usage » des textes de Foucault, de les faire travailler » Ă  partir d’une lecture du souci de soi » qui relĂšve d’un bricolage conduit Ă  les couper en partie de leur logique interne. À travers son Histoire de la sexualitĂ©, Foucault voulait, on le sait, indiquer les ruptures entre une morale antique des plaisirs – ayant elle mĂȘme subi de profondes transformations – et une dogmatique chrĂ©tienne flĂ©trissant les plaisirs de la chair 39. Dans cette entreprise, le travail de Foucault demeure magistral et le dĂ©tournement que nous nous sommes autorisĂ© ici n’est pas en mesure heureusement d’y porter ombrage. Si nous nous sommes permis de tracer ici quelques chemins de traverse, c’est parce qu’il nous a semblĂ© que la lecture que nous proposons permet, en Ă©tablissant un lien avec le travail de Joan Tronto, d’offrir un prolongement Ă©thique et politique pour la sociĂ©tĂ© qui est la nĂŽtre et de prolonger le dialogue engagĂ© avec Joan Tronto. 16Ce qu’il convient de ne pas perdre de vue, au terme de cette Ă©vocation, c’est qu’en tout Ă©tat de cause se soucier de soi renvoie Ă  un rĂ©gime particulier de subjectivation, comme le montre de maniĂšre Ă©clairante Gilles Deleuze 40. GrĂące au dĂ©crochement » opĂ©rĂ© par Foucault, qui engendre ce que Deleuze appelle un plissement, une rĂ©flexion » dans la pensĂ©e grecque, s’édifie la rĂšgle facultative de l’homme libre » 41, c’est-Ă -dire celle de se commander Ă  soi-mĂȘme. Ce double dĂ©rivĂ© de la loi – le commandement de la citĂ© est imparti aux hommes libres –, est un double facultatif » qui rĂ©sulte d’un effort Ă  consentir, d’un travail Ă  entreprendre. En ce sens, poursuit Deleuze, le rapport Ă  soi comme nouvelle dimension est irrĂ©ductible aux rapports de pouvoir et aux relations de savoir » 42. C’est certainement en suivant une telle ligne que le parallĂšle que nous avons cherchĂ© Ă  tracer entre le travail de Foucault et celui de Joan Tronto prend consistance par l’expĂ©rimentation d’une Ă©thique politique et fĂ©ministe du care qui rĂ©siste aux rapports de pouvoir et aux relations de savoir actuels. Les mutations du capitalisme ne trouvent-elles pas un “vis-Ă -vis” inattendu dans la lente Ă©mergence d’un nouveau Soi comme foyer de rĂ©sistance ? » 43. Haut de page Annexe Compte rendu des discussions Liane MozĂšre souligne avec vigueur que la notion de care est diffĂ©rente de celle de travail social puisque dans le processus du care, malgrĂ© la position de dissymĂ©trie entre les individus, il ne s’agit pas de bienveillance comme dans le travail social qui prend les personnes dont on s’occupe pour objet. Le care est fondamentalement un processus dynamique dans lequel la personne dont on se soucie intervient activement dans le processus. Le care ne se rĂ©duit jamais au travail social ni au monde des soins, mais a plutĂŽt Ă  voir avec l’ensemble du rapport de chacun, en tant que sujet politique, Ă  la citĂ©. Haut de page Notes 1. Joan C. Tronto, Moral Boundaries. A Political Argument for an Ethic of Care, Routledge, 1993. Nous traduirions indiffĂ©remment le terme polysĂ©mique de care » par souci, soin ou exceptionnellement par celui de sollicitude. 2. La traduction de l’ouvrage de Carol Gilligan, In a Different Voice – Une si grande diffĂ©rence 1982, 1986, choisit le terme de sollicitude que HervĂ© Maury le traducteur de Moral Boundaries. A Political Argument for an Ethic of Care de Joan Tronto ne retient pour traduire care que dans un nombre limitĂ© de cas. À paraĂźtre en 2004. 3. Sous le triple registre de l’éthique, des types d’assujettissement et des formes d’élaboration de soi. 4. M. Foucault, L’Usage des plaisirs, Paris, Gallimard, 1984, p. 16. 5. Op. cit., p. 66. À cet Ă©gard aussi, M. Foucault note dans un entretien avec H. Dreyfus et P. Rabinow ce que cette position implique dans le rapport aux femmes – ĂȘtres passifs par excellence – La morale grecque du plaisir est liĂ©e Ă  l’existence d’une sociĂ©tĂ© virile, Ă  l’idĂ©e de dissymĂ©trie, Ă  l’exclusion de l’autre, Ă  l’obsession de la pĂ©nĂ©tration, Ă  cette menace d’ĂȘtre privĂ© de son Ă©nergie
 Tout cela n’est pas trĂšs attrayant », Michel Foucault un parcours philosophique, Gallimard, 1984, et Dits et Ă©crits, T. IV, p. 614. Voir Ă©galement Th. Laqueur, La Fabrique du sexe. Essai sur le corps et le genre en Occident, Paris, Gallimard, NRF Essais, 1990. 6. M. Foucault, Le Souci de soi, Gallimard, Paris, 1984, p. 90. 7. M. Foucault, L’Usage des plaisirs, op. cit., p. 74-75. 8. Ibid., p. 87. De ces aphrodisia, non seulement rendus possibles, mais dĂ©sirables par un jeu de forces dont l’origine et la finalitĂ© sont naturelles » il convient de faire un usage modĂ©rĂ© afin qu’ils n’étendent pas leur domination sur tout l’individu. La raison devant l’emporter sur la nature impose que l’on s’y livre de maniĂšre tempĂ©rante, c’est Ă  dire civilisĂ©e 1984, II, p. 77. 9. Ibid., p. 79. 10. M. Foucault, Le Souci de soi, op. cit., p. 90. 11. Ibid., p. 87. Ne peut-on le mettre en regard avec l’interrogation de Spinoza Que peut un corps » ? 12. L’Usage des plaisirs, op. cit., p. 92. 13. Le Souci de soi, op. cit., p. 92, et SĂ©nĂšque, Lettres Ă  Lucilius, 23, 3-6 citĂ© par M. Foucault. 14. Moral Boundaries. A Political Argument for an Ethic of Care, op. cit. 15. Ou spĂ©cifiques ou quotidiennes ou locales en tant qu’opposĂ©es Ă  des prĂ©occupations gĂ©nĂ©rales et identiques en toutes circonstances. Cet Ă©tat de fait s’explique, selon Tronto, par l’existence d’une vie sociale organisĂ©e autour de la proximitĂ© de tels autrui. Hutcheson Ă©voque Ă  cet Ă©gard par exemple les relations d’amitiĂ©, la frĂ©quentation, le voisinage. 16. Ibid., p. 27. 17. GeneviĂšve Fraisse, Muse de la raison. DĂ©mocratie et exclusion des femmes en France, Paris, Gallimard, Folio/Histoire, 1995. 18. Tout le travail de Tronto est centrĂ© autour d’une nouvelle dĂ©finition des tĂąches politiques du fĂ©minisme qu’elle fonde sur le care qui doit informer une conception du politique qui ne soit pas fĂ©minine, mais authentiquement dĂ©mocratique au sens oĂč elle pourrait prendre en compte le souci Ă  l’égard de toutes les singularitĂ©s. Nous ne pouvons ici dĂ©velopper ce point majeur de son travail car il dĂ©passerait le cadre de cet essai, mais son originalitĂ© et sa nouveautĂ© lui confĂšrent une portĂ©e de nature Ă  transformer la pensĂ©e fĂ©ministe, politique et Ă©thique aujourd’hui. 19. Lawrence Kohlberg, Essays in Moral Development, Harper and Rowes, 1981-1984, 2 volumes. 20. Carol Gilligan, In a Different Voice, Harvard University Press, 1982 ; traduction française, Une si grande diffĂ©rence, Paris, Flammarion, 1986. 21. En cela, Gilligan ne s’émancipe pas, selon Tronto, des prĂ©supposĂ©s qui fondent la dĂ©marche de Kohlberg. 22. Joan C. Tronto, p. 83. 23. Berenice Fisher, Joan Tronto, Toward a Feminist Theory of Care », Circles of Care Work and Identity in Women’s Lives, State University of New York Press, eds. Emily Abel and Margaret Nelson, 1991, p. 40, citĂ© in Tronto, Op. cit., 1993, p. 103. 24. Joan C. Tronto, op. cit., p. 166. 25. L’Usage des plaisirs, op. cit., p. 15. 26. Les femmes, dont la place est circonscrite au foyer, doivent ĂȘtre traitĂ©es avec tempĂ©rance par leur mari. C’est par un usage appropriĂ© de cette qualitĂ© morale que peut ĂȘtre maintenue la permanence de l’oikos, matĂ©rialisĂ©e par le mariage. Dans le cadre de la transaction sociale que scelle l’union des Ă©poux, il revient Ă  l’homme d’assurer sa domination tant sur sa femme que sur les esclaves et sur les biens, relevant tous de cet univers soumis au rĂšgne de la nĂ©cessitĂ©. 27. Le Souci de soi, op. cit., p. 90. 28. Ibid., p. 12. 29. L’Usage des plaisirs, op. cit., p. 7. C’est nous qui soulignons. 30. Liane MozĂšre, Le Service d’oncologie pĂ©diatrique de l’Institut Curie, inĂ©dit, 1984. 31. L’Usage des plaisirs, op. cit., p. 71. 32. Platon, Gorgias, 526 d. 33. Qui, Foucault le rappelle de maniĂšre pertinente, n’a cependant pas Ă  ĂȘtre comprise comme l’indĂ©pendance du libre arbitre » 1984, II, p. 92. 34. Le Souci de soi, op. cit., p. 65-66. 35. Ibid., p. 63. 36. Ibid., p. 70. 37. Ibid., p. 80. 38. L’argumentation peut ĂȘtre Ă©tendue au monde qui nous entoure, qui nĂ©cessite de la mĂȘme maniĂšre, comme le dĂ©finissent avec pertinence B. Fisher et J. Tronto 1991, que l’on se soucie de lui. Une idĂ©e qui permet de jeter un pont en direction de ce que FĂ©lix Guattari a dĂ©fini comme une Ă©cosophie » 1990, Les Trois Écosophies, GalilĂ©e. 39. Voir Ă  ce sujet Ă©galement Peter Brown, Le Renoncement Ă  la chair. VirginitĂ©, cĂ©libat et continence dans le christianisme primitif, Paris, Gallimard, BibliothĂšque des Histoires, [1988] 1995. 40. Gilles Deleuze, Foucault, Paris, Minuit, 1986. 41. Ibid. p. 108. 42. Ibid., p. 109. 43. Gilles Deleuze, Foucault, op. cit. p. de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Liane MozĂšre, Le souci de soi » chez Foucault et le souci dans une Ă©thique politique du care. », Le Portique [En ligne], 13-14 2004, mis en ligne le 15 juin 2007, consultĂ© le 17 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page
4rRn.
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